En marge de sa visite, la semaine dernière, en Guinée Equatoriale pour assister à l’investiture du président Obiang NGuema Mbasogo, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, a rencontré à son hôtel les leaders des associations de Maliens vivant en Guinée Équatoriale. Nos compatriotes ont profité de l’occasion pour exposer toutes les préoccupations qui leur tiennent à cœur. En retour, le chef de l’Etat et son représentant auprès des autorités équato-guinéennes, l’ambassadeur Amadou Dème, ont répondu à toutes les questions posées.

Les préoccupations des hôtes du président étaient de quatre ordres : les facilités d’accès au programme gouvernemental de remise de tracteurs aux producteurs agricoles ; les facilités de transferts d’argent ; l’ouverture d’une ligne aérienne reliant Malabo à Bamako par la nouvelle compagnie équato-guinéenne « CEIBA Internationale » qui a déjà effectué quelques vols inauguraux vers notre capitale. Actuellement, cette compagnie dessert Dakar sans passer par Bamako.

La 4^ème préoccupation est relative à l’accès aux documents administratifs, notamment l’intervention du plus haut sommet de l’Etat pour résoudre les difficultés actuelles de renouvellement des cartes de séjour des Maliens. Selon les intervenants, nos compatriotes se heurtent actuellement à une sorte de fin de non recevoir non officielle dans les procédures de renouvellement du précieux sésame.

Séance tenante, le président Keita a demandé à l’ambassadeur Dème de faire le point de ses démarches auprès des officiels équato-guinéens pour tirer la situation au clair. Selon le diplomate, nulle part ses interlocuteurs ne lui ont présenté un document officiel attestant d’une quelconque discrimination officielle contre les Maliens pris isolément. Mais, Amadou Dème a tout de même tenu à préciser les limites des relations officielles. Certains de nos compatriotes ont réussi à intégrer des réseaux puissants proches du pouvoir. L’ambassade s’appuie souvent sur ces compatriotes pour débloquer des situations compliquées. Mais ces voies parallèles ne sont pas encore parvenues à trouver une solution au problème des cartes de séjour.

Pour le transfert d’argent, l’ambassadeur a expliqué au président Keïta et à ses hôtes du jour, les démarches menées auprès des directeurs généraux de deux de nos structures bancaires – la Banque nationale de développement de l’agriculture (BNDA), Moussa Alassane Diallo, et la Banque malienne de solidarité (BMS), Babaly Ba – sur l’opportunité d’ouvrir des filiales sur le marché bancaire équato-guinéen afin, notamment, de prendre en charge les transferts de fonds de nos compatriotes. Il a, assure-t-il, réussi à les convaincre de la rentabilité financière de l’opération. Tous les deux ont promis de dépêcher une équipe technique pour explorer le terrain. Déjà, la Banque internationale du Mali (BIM-SA) est venue tâter le terrain. Au cours de cette mission exploratoire, l’équipe technique a rencontré certains compatriotes pour esquisser les contours de l’opération.

Quant au problème de la desserte aérienne de notre capitale, l’ambassadeur a rappelé s’être entretenu avec le ministre des Transports équato-guinéen sur le sujet. Là aussi, les choses progressent positivement.

Le chef de l’Etat, lui-même, a salué l’initiative de nos compatriotes de solliciter ce cadre de d’échanges. Il a donc saisi l’occasion pour partager avec eux les nouvelles du pays, notamment les problèmes de sécurité et la situation économique. Il a également évoqué les orientations données au gouvernement pour la réalisation du bien-être de nos compatriotes. Le président Keita a invité nos compatriotes à se soumettre rigoureusement aux lois du pays d’accueil pour lui permettre de mieux défendre leurs intérêts auprès de son homologue.

Le porte-parole de nos compatriotes a annoncé au président que des mesures ont été arrêtées par eux-mêmes contre les petits délinquants qui viennent ternir l’image de notre pays. « Récemment, nous avons même cotisé pour rapatrier un des nôtres qui a failli nous couvrir de honte », a-t-il témoigné.

Envoyé spécial

A.O. DIALLO

Source : L’ Essor