L’un des moments forts de la visite du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, dans la région de Sikasso, a été sans doute été la pose de la première pierre de l’usine d’égrenage de coton de Pourou, à 6 kilomètres de la ville de Kadiolo, le dimanche 23 août dernier.
Le projet de construction de cette unité industrielle est porté par un financement de la CMDT estimé à 12 milliards de FCFA, pour un délai d’exécution de 12 mois. Il comprend trois égreneuses et 170 scies, pour une capacité d’égrenage estimée à 45 balles par heure, avec une implantation sur une superficie de 25 hectares, et permettra la création de plus de 231 000 emplois directs.
D’où la mobilisation exceptionnelle réalisé par tout le Folona pour accueillir la délégation présidentielle. En effet, ils étaient venus en masse de tout le cercle de Kadiolo manifester leur joie devant l’hôte de marque pour le choix porté sur leur localité pour l’installation de cette usine.
À occasion, les populations du Folona avaient mobilisé tout le folklore de leur terroir. Les sons des balafons et des tam-tams rivalisaient avec les danseurs, torses nus, exhibant leurs muscles en signe de bonne santé.
Selon le maire de Kadiolo, ce projet est un rêve qui devient une réalité pour les populations de sa commune, qui a produit 24 900 tonnes de coton durant la campagne 2014 – 2015 et en prévoit 39 900 tonnes pour 2016 – 2017. Pour cette campagne 2015 – 2016, il est attendu une production d’environ 27 800 tonnes.
La réalisation de cette unité industrielle s’inscrit dans la perspective du Programme de développement stratégique de la filière coton, qui prévoit une production de 800 000 tonnes de coton graine et de 3 millions de tonnes de céréales sèches à l’horizon 2018.
Pour atteindre cet objectif, selon le ministre du Développement Rural, Bocary Tréta, la CMDT s’est lancée dans la réalisation d’un vaste programme d’investissement triennal, en vue d’augmenter son potentiel d’égrenage par la construction de trois nouvelles usines, d’une capacité de 50 000 tonnes de coton graine chacune.
Le ministre Tréta a aussi fait savoir que le parc industriel de la CMDT comptait actuellement 17 usines, d’une capacité de 575 000 tonnes. «Celle-ci, rapportée à la production de coton de la campagne agricole 2014 – 2015, de l’ordre de 548 000 tonnes, de surcroit une année moyenne, prouve, s’il en était besoin, que la capacité d’égrainage de la CMDT est presque atteinte».
À en croire le ministre du Développement Rural, un autre axe de cet important Programme de développement stratégique de la filière coton au Mali est l’intensification de la production et de la productivité du système coton, par la mise à disposition d’intrants agricoles. En effet, a martelé Bocary Tréta, «la subvention en engrais et semences dans le système coton a débuté pendant la campagne agricole 2010 – 2011.
«Les montants de cette subvention, d’une moyenne annuelle de 20 milliards, ont évolué en dents de scie selon la situation économique de notre société cotonnière et le marché international des engrais et du coton fibre, soit en 2010 – 2011, 10,2 milliards, soit 45,6% du volume global; en 2011 – 2012, 18,4 milliards, soit 57,3%; en 2012 – 2013, 25 milliards, soit 68,9%; en 2013 – 2014, 19,3 milliards, soit 52,9%; en 2014 – 2015, 18,21 milliards, soit 50,6% et en 2015 – 2016, 12,4 milliards, soit 38,8%», dira-t-il.
Justifiant le choix de Kadiolo pour abriter la nouvelle usine, le ministre a indiqué que le niveau de la production du coton graine de cette zone d’intervention était passé de 21 217 tonnes en 2011 – 2012 à 24 900 tonnes en 2014 – 2015, soit 17% d’augmentation. Selon lui, le choix du Folona pour implanter la nouvelle usine d’égrenage se justifie également par la proximité du site avec le réseau de l’énergie du Mali (EDM), les facilités de collecte et d’évacuation du coton graine et la diminution des frais de mise en Free On Bord (FOB) de la fibre.
Pour sa part, le Président de la République s’est félicité de la réalisation de cette usine, qui va permettre à notre pays de renforcer sa capacité d’égrenage.
Youssouf Diallo
Visite prolifique d’IBK dans la région de Sikasso
Bientôt un Centre de dialyse à l’Hôpital de Sikasso et un CSRéf flambant neuf pour Nièna
Après Bougouni et Koumantou, où le Président IBK a offert une centrale thermique et une aire de repos pour chauffeurs, il a également procédé à la pose de la première pierre du Centre de dialyse d l’Hôpital régional de Sikasso. Au retour de son périple sikassois, le Président a inauguré, le lundi 24 août, le nouveau Centre de santé de référence (CSRéf) de Nièna.
La première infrastructure sanitaire, à savoir le Centre de dialyse, est un financement de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) au titre des actions inscrites dans ses initiatives du Mois de la Solidarité 2014, où il avait décidé de le financer à hauteur de 500 millions de FCFA, 300 millions pour la construction et le reste pour l’équipement.
Selon les études épidémiologiques réalisées, la prévalence de l’insuffisance rénale chronique peut être estimé à 300 malades par millions d’habitants au Mali. Jusqu’à une date récente, le taux de mortalité pour insuffisance rénale chronique était de 100%, car le pays ne disposait d’aucune structure de traitement par hémodialyse.
L’hémodialyse, faut-il le rappeler, est une méthode qui permet d’épurer le sang en le faisant passer dans un circuit extracorporel pourvu d’un dialyseur. Elle supplée l’insuffisance ou l’absence totale de fonctionnement des reins en se comportant comme un rein artificiel. C’est en 1997 que le Ministère de la Santé a mis en route un Programme de prise en charge de l’insuffisance rénale par hémodialyse, à l’Hôpital du Point G.
A l’époque, un certain Ibrahim Boubacar était Premier ministre. Il avait été interpellé par le Pr Mahamane Maïga de l’Hôpital du Point G et, séance tenante, avait instruit la construction d’un Centre de dialyse au Mali. Selon le ministre en charge de la Santé, au départ, seul un petit nombre de patients, des expatriés en général, avait accès à ce traitement, à cause de son coût élevé (environ 125 000 FCFA par séance).
«Aujourd’hui, le patient ne paye que 2 500 FCFA par séance, grâce à une ligne de subvention inscrite à ce titre par l’Etat dans le budget de l’Hôpital du PG. Ainsi, de 10 en 1998, le nombre de patients régulièrement suivis est passé à 285 en 2014.
Malgré cet effort de l’Etat, les malades insuffisants rénaux des autres régions du pays restent confrontés à d’énormes difficultés, car l’Hôpital du Point G est le seul Etablissement public capable d’offrir ce service. Ainsi, les malades et leurs parents sont obligés de payer plusieurs fois le transport jusqu’à Bamako, ou de s’y installer durablement», a-t-il expliqué.
Pour remédier à cette situation, son département a donc adopté un Plan de réalisation de Centres régionaux d’hémodialyse, dont celui de Sikasso constitue le premier chantier.
Le CSRéf de Nièna, l’un des mieux lotis
S’agissant du CSRéf de Nièna, il est le fruit de la coopération entre le Mali et les Pays-Bas, à travers l’ANICT. Le coût du joyau est estimé à 1,9 milliards de FCFA et sa réalisation s’inscrit dans le cadre d’un programme néerlandais dans notre pays.
Selon le maire de Nièna, Sina Mamourou Diallo, le peuple du Ganadougou attendait avec impatience, mais aussi avec une admiration profonde, ce jour mémorable. Ce Centre de santé de référence couvre 11 communes, pour une population de plus de 100 000 habitants.
Il a aussi relevé que son ouverture permettrait désormais à toutes ces populations d’avoir accès à un service de santé de qualité. Ce qui contribuera, à l’en croire, à améliorer considérablement l’état de santé des populations et réduira également les taux de mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile.
Cependant, comme ce n’est pas tous les jours que l’on a le Président de la République devant les yeux, il a informé IBK des problèmes auxquels ce centre est confronté, qui ont pour noms insuffisance d’électricité, non fonctionnalité de la morgue, due à un problème d’électrification mais aussi à un manque d’étagères pour les corps, manque de manipulateur en radiographie et échographie, nombre insuffisant de médecins et de sages-femmes et manque de moyens de communication, notamment de téléphone fixe.
Youssouf Diallo, Envoyé spécial
Inauguration de la route Mahou menant à la RN 12
IBK rebaptisé Moummè Kéita
C’est dans une atmosphère festive que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, désormais rebaptisé, Moummè Kéita, a procédé à l’inauguration de la route Mahou – RN 12, dans le cercle de Yorosso, vers la frontière du Burkina Faso. Cette route, longue de 7,8 kilomètres, était une promesse du candidat IBK lors de la campagne pour l’élection présidentielle dernière.
C’était le 23 juin 2013. Avec les témoignages poignants sur l’état de cette route, notamment les nombreuses femmes décédées en instance d’accouchement à cause de sa dégradation. Ce jour là, les larmes aux yeux, IBK s’était engagé à réaliser cette voie pour le bonheur des populations de Mahou.
D’où la mobilisation massive des populations de ce village mythique, profondément attaché à sa tradition et à sa culture, pour accueillir le Président IBK et sa délégation. Elles ont même pour l’occasion fait sortir leurs légendaires masques de Mahou, que l’on ne voit que lors des grandes manifestations, notamment pour accueillir les invités de marque.
Après le Président Modibo Kéita, IBK est la 2ème personnalité de notre pays à avoir eu droit à un tel honneur, comme déjà durant la campagne pour la présidentielle. D’ailleurs, certains avaient analysé la scène comme annonciatrice de la victoire d’IBK à cette élection. Si le centre de santé de Mahou n’est pas encore réalisé, cette route est désormais bitumée grâce à l’engagement présidentiel.
Les travaux avaient démarré en octobre 2014, pour prendre fin en mai dernier. Leur coût est estimé à 1,357 milliards de FCFA. Accueilli au son du folklore et des youyous des populations scandant des propos comme «A ya fô, A ya kè» (il l’a dit, il l’a fait), IBK a eu droit à un tour d’honneur des masques.
Le Président de la République a également été rebaptisé par les anciens «Moummè» Kéita, du nom fondateur de Mahou. En langue Bwa, Mou signifie le village et Mè le roi. Moummè signifie donc le roi du village, en boomu. Il a aussi reçu les habits d’apparat liés à son nouveau statut.
Youssouf Diallo
source : 22septembre