Quelques jours après sa prise de fonction, le nouveau ministre de la Justice, Me Kassoum Tapo a rendu, le vendredi dernier, une visite aux détenus des deux Centres de détention, de rééducation et de réinsertion de Bollé. Une occasion pour lui d’instruire au procureur de la CVI et celui près du tribunal pour enfants de faire l’état des dossiers des détenus en vue « d’un aménagement des peines ».
L’objectif de cette première visite du nouveau ministre était de » souhaiter bonne fête aux détenus « , leur exprimer son » respect et leur dire que leur vocation n’est pas de rester dans cette prison « . Il était accompagné par le Directeur général de l’Administration pénitentiaire, le procureur de la CVI et le procureur près du tribunal pour enfants.
Le premier Centre – Bollé pour femmes et filles- comptait, à la date du 31 juillet dernier, 139 détenues composées de mineures (20), condamnées (17), nourrices (21) et de 25 étrangères. En clair, seulement 17 des 139 détenues ont été condamnées. La seconde prison (Centre spécialisé de Détention de Rééducation et Réinsertion pour Mineur de Bollé) affichait un total de 115 enfants détenus, tous des garçons.
Face à cette situation, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a instruit au procureur de la CVI et celui près du tribunal pour enfants de faire l’état des détenus des deux Centres pour un aménagement des peines. » Il y a pas mal qui sont dans des situations précaires, très fragiles et beaucoup d’entre eux (jeunes et femmes) sont libérables « , a déclaré le ministre qui veut » allier sanction au respect des droits de l’homme pour récupérer ceux qui sont récupérables et les réinsérer dans la société « .
Il a visité avec émotion la crèche du Centre qui contient une vingtaine d’enfants encadrés par une monitrice. Il dit, néanmoins, avoir constaté avec satisfaction l’amélioration des conditions de détention même si la Direction du Centre pour femmes et filles déplore un » manque de personnel, de logistique et de formateur pour les ateliers de formation « , entre autres difficultés.
Kassoum Tapo a assuré qu’il continuera à améliorer les conditions de détention et à aider l’administration pénitentiaire à faire ce qu’il faut pour préserver leur dignité. Il s’est réjoui que les détenus aient déjà pris conscience de leur infraction et du fait qu’il n’y a eu aucun cas de coronavirus au sein de ces deux prisons sis à Banankabougou (CVI du district de Bamako).
Moussa Sayon Camara
Source : l’Indépendant