Dans le cadre de la coopération bilatérale existante entre nos deux pays (Mali-Maroc), sa Majesté, Mohamed VI, roi du Maroc séjourne actuellement dans notre pays où plusieurs accords seront signés  notamment dans le secteur de la santé, de l’économie, de l’eau, sans oublier la question du nord qui sera sans doute au centre des débats. Deuxième du genre en six mois, il s’agira pour le roi chérifien de creuser son sillon au cours de cette visite de cinq jours dans notre pays et tenter, s’il le faut, de combler le vide laissé par le guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi.

Arrivé à Bamako au son de 21 coups de canon, le roi Mohammed VI a été accueilli à sa descente de l’avion par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Considérée comme  «le summum des visites» par un proche de la présidence de la République au regard de la multiplicité des thématiques qui seront abordées au cours des entretiens, cette visite stratégique du roi Mohamed VI doit permettre de renforcer la coopération entre nos deux États. Cependant, accompagné d’une centaine de personnes notamment des ministres, des chefs d’entreprises, le souverain marocain doit signer avec le président IBK pas moins de neufs accords, conventions ou protocoles de coopérations économiques dans les secteurs aussi variés que la santé, l’aviation ou encore la gestion de l’eau.

Imposer sa marque

Avec cette tournée, Mohammed VI cherche à imposer sa marque et son style en Afrique de l’Ouest. Il arrive au Mali en tant qu’entrepreneur aguerri. Publiques comme privées, soutenues par leur roi, les entreprises marocaines cherchent à accentuer leur influence dans la région. La reconstruction du Mali, avec plus de 3 milliards d’euros d’aide promis, est la priorité du moment.

Mais si l’aspect économique est important, le roi veut également désormais accroître son influence politique, diplomatique sur le continent. En cherchant à doubler l’Algérie sur la médiation entre Bamako et les groupes armés du nord du Mali, le souverain prend une place que le royaume chérifien n’a jamais occupée dans le passé.

Au-delà des autres accords, Mohammed VI se pose également en représentant spirituel avec  la signature en septembre dernier d’un accord portant sur la formation de 500 imans maliens.

En tout cas, même si les moyens financiers ne sont pas comparables et les tempéraments bien différents, sa Majesté veut s’installer à sa manière dans l’espace laissé vide par Mouammar Kadhafi.

Zakariyaou Fomba

SOURCE: Le Débat