Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Karim Keita : L’enfant gâté de la République

Devenu populaire à la faveur de l’élection de son père à la présidence de la République, l’honorable Karim Keita, qui préside désormais la fameuse commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, est en train de connaître une ascension fulgurante sur la scène politique nationale. Ce qui fait de lui aujourd’hui l’enfant chouchou de notre pays.

karim keita depute fils ibrahim boubacar keita ibk candidat législative assemble mali

Resté muet sur la scène politique nationale jusqu’à l’élection de son père à la présidence de la République, le fiston national, l’honorable Karim Kéita s’oppose et s’impose pour forcer son admiration par des hommes politiques véreux qui ont perdu toute leur voix devant le beau-fils du président de l’Assemblée nationale. En effet, élu député en Commune II du district de Bamako contre vents et marrées sur la liste Rpm-Codem, le fils bien aimé du président IBK a, pour sa toute première expérience politique, bénéficié d’un traitement chirurgical sans complication. Par ce fait, il est craint et respecté par ceux-là qui ne veulent pas s’opposer à lui au risque de ne pas provoquer la colère rouge du président IBK. Ce qui fait qu’aujourd’hui,  tout ce Karim demande ou propose, est immédiatement exécuté, car c’est le fiston national et ses désirs sont des ordres. Très influent dans le milieu depuis son élection, Karim et quelques cadres véreux du Rpm ont imposé Issaka Sidibé pour être le président de l’Assemblée nationale. Pour faire plaisir à Karim et toujours au service de la famille présidentielle, des cadres du parti présidentiel sont en train de s’investir à corps et âme pour que la femme de l’honorable Karim Kéita devienne le maire de la Commune II, avec en ligne de mire la mairie du district de Bamako.

Cependant, porté à la tête de la puissante commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, le cas Karim Kéita fait grincer des dents à Bamako et beaucoup s’interrogent sur le bien-fondé de cette décision. Si dans l’hémicycle et ailleurs, des voix s’élèvent pour crier au scandale, au même moment, d’autres s’en donnent à cœur joie pour défendre cette nomination qui lui donne une stature d’homme d’Etat, comme il n’en a jamais été le cas pour un autre fils de président de la République du Mali. À ce poste, l’élu de la Commune II du district de Bamako remplace l’honorable Boureima Dicko, élu Adéma de Baraoueli, en 4ème région du Mali.

 

Pourquoi Karim à ce poste si sensible et si prestigieux ?

C’est la question que l’on ne cesse de se poser dans les «grins» et autres salons cossus de Bamako et partout au Mali. À tort ou à raison, on estime que Karim n’a pas l’étoffe pour assumer une telle responsabilité.

 

Pour les détracteurs, deux arguments suffisent pour tout dire. Primo, Karim ne connaît rien dans le dossier défense et sécurité. Secundo, il ne pouvait prétendre à ce poste pour la simple raison, qu’en face de lui, il y avait un ancien contrôleur général de police, de surcroît ancien directeur général de la police malienne. Il s’agit du général Niamé Kéita, un officier rompu dans les questions de défense et de sécurité, député élu sur la liste RPM.

Selon les observateurs, l’expérimenté Niamé Kéïta est beaucoup mieux indiqué à ce poste que le néophyte Karim. Conclusion, le choix de Karim est tout simplement hallucinant et contraire à la volonté des hautes autorités de remodeler notre système de défense et de sécurité.

 

Du côté de ses soutiens, on estime que Karim n’est point étranger aux questions de défense et de sécurité nationale, en raison de son statut d’homme d’affaires. À ce niveau, expliquent-ils, Karim s’est même constitué une solide réputation dans le courtage militaire. Cela justifie son rôle assez déterminant dans l’achat et l’acheminement de nombreux matériels militaires à destination de Bamako, pendant la transition présidée par Dioncounda Traoré.

 

Dans ce cas, n’est-il pas à craindre dès maintenant un éventuel trafic d’influence ou d’abus de position dominante dont pourrait faire montre le «fiston national» à propos des marchés de plusieurs milliards que l’armée malienne s’apprête à lancer ? Rien n’est moins sûr.

 

Zakariyaou Fomba

Source: Le Débat

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance