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Violences conjugales à Bamako: trois femmes froidement tuées en juillet 2022

Rien qu’en ce mois de juillet 2022, trois ravissantes femmes ont succombé à la violence de leur conjoint, laissant derrière elles, des familles endeuillées et toute une nation indignée. Après Tata BOUARE de Kalaban Coura, Aminata YATASSAYE de Sirakôrô, le corps sans vie d’une autre femme enterré par son mari a été découvert par la force de l’ordre à Niamakôrô Courani, le mardi 26 juillet 2022. Cette violence conjugale d’une extrémité grave est en train de prendre de l’ampleur depuis quelque temps au Mali, sous les yeux révoltés des populations.

 

Le mardi 19 juillet 2022, les populations de Kalaban Coura ont été estomaquées d’appendre le meurtre de cette jeune brave dame qui était enceinte de jumeaux. Tata BOUARE a été froidement tuée par son époux, du nom de Souleymane SAMAKE
Dans une vidéo, la mère de la victime rapporte que Souleymane SAMAKE a donné la mort à sa fille enceinte de huit mois, avant de l’amener à l’hôpital, dans la nuit du lundi, sous prétexte qu’elle aurait perdu la vie suite à une mort naturelle à leur résidence. Alors qu’il n’en est rien.
C’est pourquoi elle s’est résolue à se rendre au CHU Gabriel Touré, le mardi 19 juillet, avec un imam pour constater de visu le corps de sa fille Tata. À leur arrivée, Souleymane SAMAKE s’est mis à expliquer les circonstances du drame, arguant qu’elle est morte naturellement. Chose que la mère de la défunte n’a pas gobée. C’est ainsi qu’elle est allée voir le corps de sa fille à la morgue, où elle a retrouvé des blessures au niveau de son cou et des traces de sang sur le drap dont son corps était couvert. En réponse à tous ces indices, Souleymane SAMAKE dit avoir acheté le drap à l’hôpital. Quant aux explications sur la survenance du sang ainsi que des blessures, il est resté muet.
La réaction de la ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille n’a pas tardé, pour condamner cet odieux crime.
«C’est avec amertume que j’ai appris le décès d’une femme suite à des violences physiques exercées sur elle par son mari, laissant derrière elle 6 enfants, dont 3 filles et 3 garçons. Selon les faits qui nous ont été relatés par les proches de la défunte, elle a été victime plusieurs fois d’agressions et de violences physiques par son mari. Je condamne avec la plus grande fermeté tout type de violences faites aux femmes et présente mes condoléances les plus attristées aux parents de la victime durement éprouvés. Le mari est actuellement aux arrêts », a-t-elle ; avant d’en appeler à la mobilisation de tous contre les violences basées sur le genre.

Quelques jours après, dans la soirée du dimanche au lundi 18 juillet, la fille du PDG des stations SOMAYAF, Aminata dite Amy YATASSAYE a été assassinée par son mari.
La première piste selon laquelle les bandits armés auraient l’agressé a été vite abandonnée, puisqu’après des enquêtes approfondies de la police, il s’est avéré que c’est son mari qui l’avait étranglée. Comme SAMAKE, le mari d’Amy YATASSAYE aussi avoué avoir tué sa femme, à la suite d’une brève querelle.
Comme pour créer une psychose chez la junte féminine, à Niamakoro Courani, dans la commune rurale Kalanban Coro, a été déterrée une femme tuée par son conjoint.
Autant de barbarie qui a défrayé les chroniques. Au moment où nous mettons sous presse cet article, aucune information n’a été donnée par la police qui encore sur les enquêtes sur ce dernier cas. Comme pour les autres cas, les autorités compétentes à travers le département de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ont condamné avec la dernière rigueur.
Rappelons que malgré la présence des organisations de lutte pour le droit des femmes, les chiffres sur les VBG sont alarmants au Mali.
Et pour cause, rien qu’entre janvier et octobre 2021, plus de 7 900 nouveaux cas de VBG ont été répertoriés selon le système d’information et de gestion des VBG.
Faut-il noter que près de la moitié des Maliennes de 15 à 49 ans soit 49% d’entre elles déclarent avoir subi au moins une fois dans leur vie, une forme de VBG (violence émotionnelle, physique et/ou sexuelle, selon la même source.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin

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