Quatre membres du CNDD-FDD ont été tués mardi soir dans le quartier de Musaga par des hommes non identifiés qui les auraient soupçonnés d’avoir livré des informations à la police selon le porte-parole du parti présidentiel. Une semaine avant la date annoncée pour l’investiture du président Pierre Nkurunziza, le 26 août, la tension est vive dans la capitale burundaise. La population vit dans la peur et les autorités semblent sur le pied de guerre.
« Bujumbura vit comme en suspension », raconte un témoin. Les habitants limitent leurs déplacements, évitent certains quartiers. « On se terre », résume cette source. Depuis l’assassinat du général Bikomagu samedi dernier, la peur est encore montée d’un cran et les mesures de sécurité ont été renforcées. Désormais, les forces de défense et de sécurité n’ont plus le droit de poser de congés et ceux qui étaient en vacances ont été priés de rejoindre immédiatement leur service.
A la radio-télévision nationale, le ministère de l’Intérieur a également appelé les chefs de colline à surveiller tous les mouvements et demandé à ce que les « comités mixtes de sécurité » soient renforcés. Ces comités civils aux pouvoirs élargis, autorisés par exemple à procéder à des arrestations, sont accusés par l’opposition d’être à la solde du parti au pouvoir.
Autre nouveauté, toute personne pénétrant dans l’enceinte de la radio-télévision publique est désormais soumise à une fouille systématique et seuls les véhicules de la maison ont le droit de rentrer.
Perquisitions et arrestations
Depuis lundi, au moins deux attaques à la grenade ont été signalées et selon plusieurs sources des perquisitions ont également été menées dans divers quartiers. Lundi, selon la télévision nationale, la police a procédé en centre-ville de Bujumbura à des contrôles d’identités au cours desquels, d’après des journalistes, de nombreuses personnes ont été arrêtées. On ignore combien précisément. Mercredi, la police de Bujumbura n’était pas joignable pour préciser ces informations.
Par ailleurs, selon sa famille le défenseur des droits de l’homme Pierre-Claver Mbonimpablessé début août dans une attaque armée à Bujumbura est toujours à Bruxelles où il se rétablit doucement après avoir subi une opération. Plusieurs membres de sa famille restés à Bujumbura se disent inquiets pour leur sécurité.
Source : RFI