Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Violence en milieu scolaire: le constat alarmant d’un directeur de cap

« Impossible de dispenser des cours entre 15 et 17 heures dans certaines écoles comme à l’école Aminata DIOP de Bamako, sans se faire agresser par des jeunes garçons qui viennent libérer les jeunes filles qui sont leurs copines », a déclaré en substance, hier, le directeur adjoint du Centre d’animation pédagogique de Lafiabougou pour décrire l’ampleur de la violence dans le milieu scolaire. Ces propos ont été tenus à la faveur l’atelier de formation des enseignants et des élèves sur la culture de la paix à l’école.

Uniformisation tenue vetements scolaire ecole eleve etudiant classe examens etude

L’école Saint Kisito de Lafiabougou sert de cadre pour cette formation de 2 jours initiée par le Comité national des enseignants du Mali pour l’intégration de la paix dans la sous-région (CNEM-IP/SR) avec l’appui financier de l’ONG ORFED. Cette formation va concerner les élèves et enseignants des écoles Zeguenekorobougou, de Banconi Plateau, de Bahaben SANTARA, d’Aminata DIOP, entre autres.
Selon le président du CNEM-IP/SR, Madou DIALLO, cette formation est la 2e phase du programme gestion non violente des conflits de l’ONG ARFED. L’intérêt de celle-ci, selon lui, est qu’elle doit permettre aux acteurs de partager les expériences dans l’instauration de la culture de la non-violence dans nos écoles et centres de formation. En effet, il a déploré que l’école, en lieu et place de son rôle de formation, d’éducation et d’orientation de l’individu, soit devenue un cadre par excellence de vandalisme et de violence de tout genre. À cause de cette situation, a-t-il regretté, le bon déroulement des cours est perturbé dans certaines écoles sans compter l’instauration de climat de tension entre les élèves et leurs maîtres.
Pire, le directeur adjoint du CAP de Lafiabougou, Youssouf COULIBALY, ajoute : « Ce qui se passe dans nos écoles dépasse l’ordinaire. Parmi tant d’exemples, je m’en vais prendre seulement celui de l’école Aminata DIOP. Dans cet établissement, il est impossible pour un maître, seul, de dispenser des cours entre 15 et 17 heures parce que ce sont des jeunes garçons qui viennent forcer la porte de la classe pour faire libérer les filles qui ne sont que leurs copines. Pour réussir cela, ils utilisent tous les moyens de violence et d’agression. Souvent, les maîtres les plus chanceux s’en sortent avec des dents cassées ».
M. COULIBALY a aussi témoigné que certains bureaux de leurs écoles ont été saccagés par des élèves qui ont échoué à leur examen pour l’obtention du diplôme d’Études fondamentales (DEF). Ces faits qu’il décrit comme inédits se sont déroulés cette année même, selon le DCAP.
« Des enfants, qui passent tout leur temps à regarder des feuilletons, des films à la maison que d’apprendre leurs leçons convenablement, ne trouvent d’autres moyens de consolation que de saccager les bureaux des établissements scolaires », a déploré M. COULIBALY qui n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude quant à l’avenir de notre école. Celle-ci, a-t-il fait constater, est devenue une fabrique de bandits, de délinquants qui à longueur de journée vandalisent les citoyens.
Pour combattre cette haine, pense M. DIALLO, il faut susciter chez les acteurs de l’éducation une prise de conscience et un engagement individuel et collectif dans le processus de construction d’une société pacifique, à travers des plaidoyers en faveur de la paix. Ladite formation en est une illustration, a soutenu M. DIALLO par le fait qu’elle concourt à l’atteinte des idéaux de paix et de tolérance dans les milieux scolaires.

Par Sikou BAH

 

Source: info-matin

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance