La Maison des femmes « Muso Kunda » a abrité, le samedi dernier, la cérémonie de présentation et de dédicace du livre « Mon Mari s’appelle violent » de Mme Samata Guigma. Un livre dans lequel l’auteure, une femme engagée d’origine burkinabè, résidante à Bamako, il y a de cela plus de 10 ans, raconte les difficultés qu’elle vit dans son foyer. C’était en présence de plusieurs personnalités.
« Mon mari s’appelle violent », c’est le titre qu’a choisi Samata Guigma pour dénoncer les violences conjugales dont elle est victime depuis des années. Dans son livre de 84 pages, elle fustige les « menaces à mort, les offenses, les violences sexuelles » dont elle fait face venant de celui qui lui devait protection et soutien, son époux.
« Cela fait six (6) ans. Oui, six années durant lesquelles je ne dirais pas avoir vécu, mais plutôt avoir subi des violences de toutes sortes et sous toutes les formes auprès de l’homme avec lequel j’ai choisi de fonder une famille, un monde ou encore une vie », dit-elle dans son intervention. À l’en croire, elle s’en remettait à la coutume et aux traditions, mais elle ne pouvait plus continuer de supporter une telle situation. « Cet homme que j’ai aimé n’hésitait pas à me répudier à raison ou à tort. La seule solution qui s’offrait à moi quand sa colère s’enflammait était de me cacher », raconte-t-elle. Elle n’en décolère pas et ajoute : « Je n’avais pas non plus le droit de protester. Dans ma position de femme, je devais rester soumise comme beaucoup d’autres femmes le sont d’ailleurs ».
Pour l’écrivaine Guigma, cette violence dans son foyer a créé en elle des comportements anormaux. « J’étais devenue presque folle. Mes pensées désordonnées, mon esprit agité, je mourais à petit feu. C’est fort de cette dépression que j’ai trouvé refuge dans l’écriture », explique-t-elle.
Elle a profité de la cérémonie de présentation de son livre pour informer le public qu’elle a porté plainte contre son époux pour « détention illégale d’armes et menace de mort ».
Samata Guigma affirme avoir vécu l’injustice à la police concernant ce dossier, car elle est « étrangère ». Or, estime-t-elle, la violence conjugale n’est pas une question de provenance, de religion encore moins de rang social. Elle nous concerne tous. La Burkinabè a lancé un cri de cœur aux autorités afin de l’appuyer dans ce combat afin que toute la lumière soit faite sur sa plainte et qu’elle obtienne une réelle justice !
Enfin, elle a appelé les femmes maliennes à combattre les violences conjugales tout en l’accompagnant.
Boureima Guindo
Le Pays