Depuis une dizaine de jours, les interpellations se multiplient au Sénégal dans le cadre d’une enquête antiterroriste co-pilotée par la Section de Recherches (SR) de la gendarmerie de Colobane et la Division des Investigations Criminelles (DIC).  Cela fait suite à plusieurs mois d’enquête au cours de laquelle des documents de propagande dont des vidéos ont été saisis chez un des imams arrêtés. Le présumé cerveau, un Sénégalais répondant au nom de Diokhané, entretient des liens étroits avec Boko Haram. Il a été arrêté au Nigeria.

Tout est parti de la collaboration fructueuse entre les services de sécurité nigérians et sénégalais, suite à l’arrestation à l’une des frontières du Nigeria, d’un certain Diokhané. Un ressortissant sénégalais qui, selon les enquêtes diligentées par les autorités nigérianes, serait lié à Boko Haram.

Depuis le mois de juin dernier, les services antiterroristes du Sénégal travaillent sur ce dossier dans la plus grande discrétion. Rien n’a filtré ! Pendant que tous les services concernés étaient mobilisés afin de connaître les contacts de Diokhané au Sénégal, ses activités, et en même temps retracer ses déplacements. C’est après avoir réuni des éléments assez convaincants que les enquêteurs ont commencé à procéder à des interpellations. Naturellement, c’est à ce moment-là que les premiers bruits ont commencé à se faire entendre.

Depuis une dizaine de jours il y a comme un coup d’accélérateur dans la gestion de ce dossier. Notamment avec une série d’arrestations. L’épouse de Diokhané, le principal présumé, a été arrêtée. Elle serait d’ailleurs, selon les informations qui ont filtré de l’enquête, membre d’un dahira (association religieuse) très radical. Elle est tombée en même temps que sa belle-sœur. S’ensuit aussi un grand coup de filet dans les rangs des imams dont certains étaient déjà étiquetés à cause de propos tenus lors de  sermons.

En réagissant contre des arrestations de ses membres, la Ligue des imams du Sénégal ne devinait certes pas que les enquêteurs avaient pris le soin de monter un dossier solide comme du roc, après plusieurs mois d’investigations. Notamment en retraçant les envois de sommes d’argent importantes du sieur Diokhané au profit de suspects interpellés et dont le comportement ou les propos laissaient apparaître de leur  radicalisation.

Ce qui intrigue beaucoup plus dans cette affaire, c’est que le sieur Diokhané, principal suspect, n’exerce aucune activité légale en mesure de justifier cette capacité financière. En contrepartie, il aurait des liens étroits avec plusieurs responsables de Boko Haram. En plus, les services de sécurité ont récupéré chez lui des documents de propagande. Tout comme il a été découvert une vidéo intrigante chez l’un des imams arrêtés.

L’efficacité discrète des services de sécurité du Sénégal aura permis d’en arriver à ce résultat qui sonne comme un test réussi de sécurité préventive. Ce qui devrait aussi mobiliser davantage nos forces de sécurité pour fouiller, fouiner, ne laisser aucun répit aux cellules dormantes dans le pays et surtout à Bamako. En effet, ce que le Sénégal est en train de vivre en ce moment est la preuve qu’il ne faut jamais baisser le bras dans la lutte contre le terrorisme qui se couvre du manteau de l’islam. Et les armes découvertes récemment dans la cage d’escalier d’une mosquée de Faladié constituent encore la preuve, si besoin en était, que les lieux de culte et  les milieux intégristes musulmans sont un terreau fertile à la poussée de cellules terroristes dormantes. Alors vigilance !

Source: La Redaction