Coalition des forces patriotiques (CoFoP) a exprimé, le jeudi 14 novembre, sa solidarité à l’armée fréquemment ciblée par des attaques meurtrières, dont les dernières ont occasionné plus de 100 morts parmi nos vaillants soldats. Sans porter de gants contre les forces étrangères décriées par l’opinion nationale, la CoFoP propose que leurs actions convergent vers la mise en place d’une chaine de commandement commune…
Le président de la Coalition des forces patriotiques (CoFoP), Abdoulaye Amadou SY, entouré des cadres du regroupement était face à la presse, ce jeudi 14 novembre, à la Maison de la presse. Le but de la conférence, à l’allure d’une assemblée générale, était de clarifier la position de la CoFoP sur des sujets d’intérêt national comme le Dialogue national inclusif et les attaques contre les FAMa.
Quelques jours plutôt, les forces armées du Mali ont été cibles de nombreuses attaques au cours desquelles des dizaines de soldats ont perdu la vie dans le nord du pays. Devoir reconnaissance oblige, le président Abdoulaye Amadou SY a fait observer une minute de silence à la mémoire des militaires maliens tombés sur-le-champ de l’honneur avant d’annoncer que la CoFoP se préparait dans les prochains jours à un meeting de soutien à l’armée.
La lutte engagée contre le terrorisme est inefficace parce qu’elle n’est pas à la hauteur du danger, a indiqué le président SY. Cette situation, explique-t-il, tient à la dispersion des centres de commandement des forces de sécurité malienne et celui des forces internationales. Selon lui, pour gagner en efficacité dans ce combat, il faut un centre opérationnel de commandement unique qui sera dirigé par le Mali.
« Nous estimons humblement que la MINUSMA, Barkhane et le G5 Sahel doivent se placer plutôt en seconde ligne dans la chaine de commandement du Chef d’état-major général des armées du Mali (…). Aucune opération, aucune action ne doit être entreprise par ces forces étrangères sans l’avis du commandement du Mali », a proposé le responsable politique de la CoFoP.
Contrairement à l’opinion populaire, le vieux SY ne s’emballe pas contre ces forces, qui sont venues, à la demande de l’État malien. Il a appelé d’ailleurs à la prudence et à la réflexion sur la capacité de l’armée malienne à assurer la sécurité sur le territoire national.
« Avant de demander le départ des forces étrangères, ce qui n’est pas un problème, mais il faut se rassurer d’abord que nos militaires soient suffisamment équipés et formés pour la sécurité de la population », a déclaré le conférencier.
En outre, le président de la CoFoP a abordé la question du dialogue national inclusif pour lequel ils sont favorables. Levant toute équivoque, il a confirmé que leur regroupement composé d’une vingtaine de partis politiques prendra part au dialogue dont l’objectif stratégique est de fédérer toutes les forces politiques et sociales significatives autour de l’essentiel pour sauver le Mali. Toutefois, le président SY a déploré le fait que le Front pour la sauvegarde de la démocratie se soit retiré du processus alors même qu’il en est demandeur.
Sur le sujet, Sadou DIALLO, ancien maire de Gao, qui milite désormais au sein de la CODEM met en garde : « On va au dialogue pour donner notre contribution. Si les débats ne se font pas dans le sens de l’intérêt général du peuple, nous allons démissionner du gouvernement ». Toutefois, le refus du FSD de prendre part au dialogue national n’est pas normal, a-t-il tranché.
« Du moment où l’opposition bénéficie de l’argent des contribuables, elle doit aller au dialogue pour donner sa contribution à la construction de l’édifice national », a déclaré Sadou DIALLO.
Par ailleurs, malgré la signature de l’Accord politique de gouvernance par la CoFoP, le regroupement politique reste toujours très opposé à certaines décisions soutenues par le gouvernement. Il s’agit notamment de la prorogation du mandat des députés. Selon le président, cette décision a été actée sur fond de violation de la constitution en vigueur. Ainsi, en lieu et place, il propose une nouvelle équipe issue des différentes couches de la société qui sera appelée « Assemblée Constituante ».
S’agissant des réformes constitutionnelles très controversées, parce que rejetées par une partie de la population, le porte-parole de la CoFoP estime qu’elles doivent venir avant les réformes politiques et électorales.
Par Sikou BAH
Source : Info Matin