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Vers un gouvernement de large ouverture: Le Premier ministre Modibo Keïta fait de la résistance

Le remaniement ministériel tant attendu se précise et certainement que l’année 2016 démarrera avec un nouveau gouvernement dans lequel siégeront des représentants de l’opposition dans le cadre d’une large ouverture, à défaut d’un gouvernement d’union nationale. En tout cas, le Président IBK s’y attèle, pendant que l’actuel Premier ministre, Modibo Keïta,  fait tout pour rester. Contrairement à son vœu de départ : partir en ce mois de décembre pour reprendre sa vie paisible de retraité.

Premier ministre Modibo Keïta chef gouvernement discours conference

 Partira ou partira pas ? Le Premier ministre dont le départ est attendu pour ce mois de décembre, fait de la résistance. En des termes plus clairs, il n’envisagerait plus de partir et ne cracherait certainement pas sur un prolongement de son séjour à la Primature. Un changement de cap qui surprend et plonge le gouvernement dans une atmosphère délétère. En effet, ce n’est plus la période d’un gouvernement tenu par Modibo Keïta d’une main de fer gantée de velours et où règnent la sérénité et la discipline, après la chienlit enregistrée sous Moussa Mara. On assiste désormais à une sorte de défiance entre le Premier ministre et des membres du gouvernement, parmi lesquels des ministres cités comme des prétendants au fauteuil de chef du Gouvernement.

 

En effet, entre le Premier Modibo Keïta et certains membres du gouvernement,  les rapports sont des plus tendus et les débats entre eux lors des conseils des ministres prennent parfois une tournure d’empoignades d’écoliers dans une cour de récréation. A cela s’ajoutent les lettres de réprobations que le Premier ministre adresse aux ministres pressentis comme figurant sur la liste des prétendants à son fauteuil. Le travail gouvernemental en souffre et le pays reste bloqué.

Il semble bien que Modibo Keïta, qui avait promis de partir, n’est plus dans cette dynamique. Dans les milieux politico-administratifs de Bamako, on est en train d’épiloguer sur la trentaine de costumes que le Premier ministre a récemment commandée. Voudrait-il troquer les boubous – auxquels il était habitué avec une présence régulière à la mosquée – contre ces costumes qui ont coûté une fortune ? Pour des observateurs, c’est un des signes patents que le Premier ministre Modibo Keïta n’a pas quitté sa longue hibernation pour y retrouver après seulement quelques mois passés sous les lambris du pouvoir.

Par ailleurs, dans les allées de la Primature, il y a un intense ballet dans le cadre du lobbying pour convaincre le Président IBK que Modibo Keïta tient encore la baraque et que c’est l’homme qu’il lui faut pour gérer efficacement le pays. Et comme pour jeter le pavé dans la marre, on fait dire à des relais, notamment jusque dans la presse, que l’actuel locataire du palais de Koulouba doit se garder de nommer un homme ou une femme sans expérience. Allez comprendre ce que cela veut dire…Avec tout cet activisme autour de lui, les mauvaises langues disent d’ailleurs qu’il voudrait devenir une alternative à IBK.

De toute façon, IBK a besoin d’un Premier ministre de combat, en mesure de conduire le travail gouvernemental jusqu’au second mandat qui est dans la ligne de mire du chef de l’Etat, que cela soit avoué ou non. C’est dans l’ordre naturel des choses que de penser à ce second mandat pour espérer avoir le temps de parachever ce qui est entrepris lors des cinq premières années d’exercice du pouvoir. Mais il faut, d’ores et déjà, se trouver dans une bonne posture pour affronter cette échéance.

Ce n’est pas avec cette équipe en place que le Président IBK y parviendra dans la mesure où lui-même se plaignait, il n’y a guère longtemps de l’absence de loyauté et d’engagement de certains membres du gouvernement beaucoup plus préoccupés par  leur agenda personnel. Mais depuis lors, qu’a-t-il fait pour y remédier !

Le changement de cap, à coup sûr, ne pourrait s’effectuer avec Modibo Keïta comme Premier ministre. Ce dernier devant tout simplement se retirer comme prévu, après des services louables. Il y a un enseignement de notre société qui voudrait qu’après avoir bien mangé le contenu de la marmite, que l’on ne s’attarde pas sur les miettes ou le gratin.

Avec l’entrée probable de personnalités de partis qui étaient jusqu’à présent en marge de la gestion de la chose publique depuis l’investiture du Président IBK, il est peu probable que Modibo Keïta puisse rester à la tête d’une pareille équipe. Il faut un dynamisme que le poids des années ne pourrait permettre. Et avec un président de la République septuagénaire, vivement alors la responsabilisation de la jeunesse.

De toute façon, il est temps pour IBK de mettre de l’ordre dans les rangs car l’atmosphère actuelle, avec des animosités qui sous-tendent les débats entre membres du gouvernement, jusque devant lui au Conseil des ministres, est plus que pesante. C’est un frein à la bonne gestion des affaires publiques. « Le pays est sur répondeur », disait-on du temps du Président ATT pour stigmatiser une certaine période difficile. Actuellement, Il n’y a même plus de réseau. Le Mali de Modibo Kéita est bloqué !

 

La rédaction

 

 

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