La Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) et l’Unicef organisent, depuis mercredi, un atelier de sensibilisation pour la participation des enfants et des jeunes aux processus de la CVJR en vue de soutenir la réconciliation. Il vise aussi le renforcement de la prise en compte des violences commises à l’encontre des enfants dans la recherche de vérité.
Deux jours durant, les participants doivent convenir des principes directeurs pour l’engagement des enfants dans la commission, identifier des moyens de coopération pour les acteurs de la protection de l’enfance dans les travaux de la commission. Enfin, il faut aussi déterminer les différentes manières d’impliquer les enfants afin de recueillir les expériences et points de vue.
La rencontre était présidée par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé. Pour lui, l’implication des enfants dans ce processus est vitale. Et pour cause, les enfants ont ressenti un impact particulier de la crise. Il a fait référence aux enfants enrôlés dans des groupes armés, mais aussi à ceux qui sont victimes de violences sexuelles ou de conflits intracommunautaires.
Ces enfants ont subi toute sorte de dommages psychologiques. C’est une problématique qui va fortement impacter le pays, et à laquelle nous ne sommes pas habitués. Cela nécessite une forte mobilisation de la société civile et des spécialistes pour aborder le problème parce que la question est une préoccupation majeure, a expliqué Ousmane Oumarou Sidibé qui en appelle à la mobilisation des acteurs de la protection de l’enfant pour mieux traiter la question. Il s’est dit convaincu que ceci permettra de voir la face cachée de l’iceberg.
L’experte en protection de l’enfant à l’Unicef, Mme Cécilia Svarnet, ajoutera que l’atelier mettra en relation les acteurs de la protection de l’enfance afin de les impliquer dans le processus de recherche de la vérité. Elle a souligné que tous les thèmes seront abordés.
Mme Coulibaly Aïssata Touré, commissaire à la CVJR, a rappelé la mission de la commission, notamment contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation, la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. Pour elle, l’Unicef fournit un appui technique et financier avec d’autres partenaires.
Pour la mise en œuvre du partenariat, l’organisation onusienne met à la disposition de la CVJR une experte internationale en protection de l’enfant et justice transitionnelle. La commissaire a indiqué qu’après plus de trois ans de travail intense, cet atelier est important pour faire le point des vertus et limites et réfléchir sur les perspectives pour la suite du mandat de la CVJR.
Elle a déclaré qu’à la date du 10 octobre dernier, la CVJR a enregistré 15.062 dépositions parmi lesquelles 12.267 ont été saisies dans la base des données. Mme Coulibaly Aïssata Touré relève que plus de la moitié de ces dépositions ont été faites par des femmes et 644 par des enfants.
Salimatou MARICO
L’Essor