Nous devons gagner le combat de l’éradication de la transmission animale afin que le pays puisse être au rendez-vous de la certification.
Les acteurs de l’éradication du ver de Guinée se sont réunis lundi dernier pour évaluer la situation d’ensemble des activités nationales contre la maladie. Cette revue annuelle a regroupé les directeurs régionaux de la Santé, les chefs de division d’hygiène, les médecins chefs des zones d’endémie, les partenaires et les représentants des structures centrales. Elle a permis de faire le point des activités menées au cours de l’année 2018 et de planifier les activités de 2019 en tenant compte de la consolidation des acquis. La session a été présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Mama Coumaré.
Il ressort que la revue du Programme national d’éradication du ver de Guinée de cette année comme l’année dernière pose la problématique des infestations chez les animaux. Cette année une dizaine d’infestations ont été notifiées dans les districts sanitaires de Djenné à Mopti et dans les districts sanitaires de Tominian, Macina et Markala dans la Région de Ségou. Toutes ces infestations ont été confirmées comme étant du ver de Guinée type medinensis.
Dr Mama Coumaré a indiqué que le Mali en souscrivant en 1986 à l’éradication de la dracunculose prônée par l’Organisation mondiale de la Santé, s’est résolument engagé dans l’atteinte de cet objectif. Depuis cette date, la mise en œuvre de nos activités d’éradication avec des résultats très significatifs a été intensifiée. C’est ainsi que le pays est passé de plus de 16.000 cas en 1992 à 0 cas humain depuis 2016 malgré un environnement peu favorable caractérisé par la persistance de l’insécurité résiduelle, des conflits intercommunautaires.
Le secrétaire général a précisé que cela fait alors la troisième année consécutive qu’aucun cas humain de ver de Guinée n’a été enregistré sur notre territoire. Il a souligné que la situation épidémiologique paradoxale caractérisée par l’absence de cas humain et la persistance des cas d’infections animales invite non seulement à maintenir une vigilance accrue, mais aussi à innover pour mieux la cerner afin de pouvoir la contenir dans un bref délai.
Il considère que cela doit être un défi pour cette nouvelle année. Selon lui, il s’agira au cours de cette année de maintenir le zéro cas humain, mais surtout de trouver une solution pour contrer la propagation des infestations animales. Pour ce faire, il a engagé les acteurs de la lutte à redoubler d’efforts dans la surveillance de routine, mais aussi active pour qu’aucun cas ne leur échappe.
Pour traduire cet engagement, le secrétaire général estime qu’il leur faudra un renforcement de la surveillance de routine, une innovation dans l’approche participative des communautés dans le suivi des activités de santé et enfin la promotion des activités de communication sur la connaissance de la maladie et du système de récompense.
Le représentant du Centre Carter Dean G. Sienko a lui aussi soutenu que c’est une grande réussite pour le Mali de n’avoir enregistré aucun cas humain.
Cependant, il a déclaré qu’il faut gagner l’éradication de la transmission animale pour être au rendez-vous de la certification. Pour cela, il a souligné qu’il faut mener une bataille rude tout en renforçant le système de la surveillance des animaux infestés, couper le cycle de contamination et donner la priorité aux régions de Ségou et Mopti. Il a, par ailleurs, assuré que son Centre est heureux qu’aucun cas ne soit enregistré. «Nous poursuivrons ce combat jusqu’à ce que le ver de Guinée disparaisse de la planète», a t-il promis.
Le représentant de l’OMS Dr Boubacar Sidibé a, quant lui, assuré de la disponibilité de son organisation pour éradiquer définitivement la dracunculose au Mali.
Mais, il a, auparavant, rappelé que l’éradication de cette maladie a été recommandée depuis 1970 par l’OMS. Du début à nos jours, parmi les 190 pays qui étaient concernés, il reste 7 pays à certifier et deux pays endémiques, dont le Mali. Dr Boubacar Sidibé a reconnu que grâce à l’efficacité des luttes il n’y aucun cas humain. Mais, il y a, par contre, une recrudescence des infestions animales qu’il faut éradiquer à tout prix.
Fatoumata NAPHO
L’Essor