Cette phase doit s’atteler à consolider les résultats engrangés au cours de la première phase en vue de maîtriser les circuits de collecte et de commercialisation du lait cru local.
Le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Dr Kané Rokia Maguiraga, a présidé vendredi dernier, au Centre national de l’insémination artificielle (CNIA), un atelier d’information et de partage avec les acteurs de la filière lait sur le rapport de formulation de la deuxième phase du projet de développement et de valorisation de la production laitière au Mali phase II (PRODEVALAIT II). Etaient également présents, le directeur général du CNIA, Diakaridia Traoré, la coordinatrice du PRODEVALAIT, Mme Astou Coulibaly ainsi que les représentants des services rattachés au département de l’Élevage et de la Pêche.
En effet, le gouvernement a adopté en novembre 2008 la stratégie de développement et de valorisation de la production laitière. Elle est mise en œuvre en partie à travers la conception et la mise en œuvre du PRODEVALAIT. Malgré les résultats obtenus lors de la première phase, des difficultés demeurent notamment dans les bassins laitiers, où les systèmes transhumants sont pratiqués. La phase II du PRODEVALAIT vise alors à consolider les acquis de la première phase, tout en prenant en compte les aspects de transformation et de commercialisation pour plus de valeur ajoutée au lait local.
L’objectif est de contribuer à l’autosuffisance en lait et produits laitiers à travers l’augmentation de la collecte de lait local de 30% et la réduction de 23% du volume des importations du lait en poudre et des produits laitiers. Il est localisé dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal et le district de Bamako pour une durée de 5 ans (2019-2023). Son coût global est de 9,344 milliards de Fcfa sur financement du Budget spécial d’investissement (BSI).
À l’entame de ses propos, la cheffe du département de l’Élevage et de la Pêche a précisé que « d’un coût prévisionnel de 15,776 milliards de Fcfa et pour une durée de 5 ans (2009-2013), le programme a été financé exclusivement sur le budget d’Etat. Ce financement a permis d’impulser une nouvelle dynamique à la filière lait », a-t-elle affirmé.
Mme le ministre a apprécié les résultats de la première phase du projet, qui selon elle, sont les fruits d’une collaboration franche et féconde entre les différents intervenants de la chaîne de valeur lait. Parmi ces réalisations, elle a cité, entre autres, l’identification et l’organisation des bassins laitiers, l’appui à la mise en place de 16 sociétés coopératives des producteurs laitiers et l’insémination de 15.913 vaches et la naissance de 3.700 veaux métis, dont 1.833 mâles et 1.867 femelles.
Ensuite 32 centres de collecte de lait ont été réalisés, 2 fourgonnettes frigorifiques et 7 motos tricycles ont été acquises et mises à la disposition des sociétés coopératives laitières et 357 femmes ont été formées en technique d’hygiène et de transformation du lait local.
«Ces résultats importants enregistrés dans le domaine de l’organisation de la collecte et de la commercialisation du lait local méritent d’être renforcés et pérennisés pour répondre aux besoins croissants de la population malienne en lait et produits laitiers» a insisté Dr Kané Rokia Maguiraga. Pour elle, les actions du projet combinées à celles du centre d’insémination artificielle ont boosté la production laitière qui a atteint environ 885.177 litres de lait pendant la saison non favorable de production dans la zone périurbaine de Bamako.
Pour ce qui est du PRODEVALAIT II, elle relèvera que l’objectif vise à maîtriser les circuits de collecte et de distribution de lait et à créer un environnement global incitatif propice à l’implantation d’unités industrielles de transformation dans les centres urbains.
En outre, Mme le ministre a expliqué que la phase II du PRODEVALAIT qui sera financé à hauteur de 9,344 milliards de Fcfa, dont 5,704 milliards de Fcfa comme contribution de l’État et 3,368 milliards de Fcfa comme participation des bénéficiaires, permettra de conforter l’élan en cours dans le domaine de la valorisation des produits animaux.
Quant à la coordinatrice du PRODEVALAIT, elle a ajouté que la rencontre consiste non seulement à consolider les acquis de la première phase, mais aussi à prendre en compte les aspects de transformation et de commercialisation pour une valeur ajoutée à la production laitière, afin de résoudre le problème d’écoulement du lait issu de l’insémination artificielle.
Par ailleurs, elle a insisté sur le souci d’écoulement du lait local produit qui demeure une préoccupation des éleveurs, car il n’y a qu’une seule unité laitière qui prend le lait local. «C’est pour cette raison que le département en collaboration avec les acteurs, a décidé de créer une autre unité laitière, PROFILAIT, pour que le lait collecté puisse être entièrement transformé», a expliqué Mme Astou Coulibaly.
Pour terminer, Dr Kané Rokia Maguiraga a annoncé que l’usine de lait dont la première pierre sera bientôt posée traduit la volonté du gouvernement de créer une dynamique de valorisation du lait cru local.
Mohamed Z. DIAWARA
L’Essor
