Le 30 avril dernier, le Chef d’État-major général a fait un communiqué invitant les civils à s’abstenir de porter la tenue militaire. Par la même occasion, les vendeurs d’uniformes ou d’équipements militaires de tous types ont été priés de se mettre en règle, en montrant leurs licences, au plus tard ce 15 mai 2023.
La vente publique d’effets militaires telle que constatée actuellement, s’effectue dans une totale anarchie. Mais il faut reconnaître que sur la question, il y a un vide juridique qui est exploité.
En effet, on se rend compte que le Chef d’état-major général n’a fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte dans la mesure où les effets et matériels militaires, on le sait, se vendent comme des cacahuètes dans bien des coins de rue dans notre pays. Il est vrai que, par moments et par endroits, l’achat de ces effets miliaires, est conditionné à la présentation de la carte professionnelle mais il est sûr que certains vendeurs ne respectent pas ce principe ; l’essentiel étant pour eux de se faire des sous. En tout cas, un commerçant laisser filer un client au motif que ce dernier ne dispose pas d’un document lui permettant d’acheter des effets militaires. Il suffit seulement que le client, pour tromper sa vigilance, lui dise qu’il veut en acheter pour son fils, neveu ou cousin en mission, et le tour est joué. Or, le contexte est tel que la commercialisation des effets militaires (tenues et chaussures) devrait être soumise à une rigoureuse réglementation. Le secteur ne doit pas être laissé entre les seules mains des chasseurs de primes qui, on le sait, ne se fixent souvent aucune limite. C’est pourquoi les autorités doivent secouer le cocotier afin de mettre de l’ordre dans ce secteur qui représente un enjeu important, au regard du contexte sécuritaire qui est le nôtre.
Il faut combler le vide juridique
En tout cas, le jeu en vaut la chandelle. Car, c’est maintenant qu’on commence à comprendre pourquoi les hommes armés qui nous attaquent, portent parfois des uniformes militaires. Et chaque fois, il y a une question qui vient en tête : comment ont-ils pu obtenir ces tenues militaires ?
Par endroits, ils ont même eu à commettre des crimes que d’aucuns ont vite fait d’imputer à nos Forces de défense et de sécurité et aux groupe d’autodéfenses. C’est pourquoi les uns et les autres doivent se retenir dans les analyses. Il faut éviter de se laisser aller à des allégations sans fondement et sans le moindre recul. Car, n’oublions pas que les groupes armés terroristes sont ainsi faits qu’ils aiment créer des amalgames. Conscients que la collaboration entre les forces combattantes et les populations peut faire mal, ils font des pieds et des mains pour semer la confusion, espérant ainsi retourner la situation en leur faveur.
Cela dit, et pour revenir à la vente de matériels et d’effets militaires, le mal étant connu, l’on y apporte le remède qui sied. C’est pourquoi il faut combler le vide juridique afin de mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans la commercialisation des matériels et effets militaires. Et là, il faut mettre à contribution le Conseil national de la transition (CNT) qui doit y veiller.
Arouna Traoré
Source: Le Nouveau Réveil