Le président du Venezuela a décidé de suspendre la participation de son régime au dialogue engagé avec l’opposition, mercredi 7 août 2019. Une mesure de représailles, suite aux nouvelles sanctions économiques prises par les États-Unis contre Caracas la veille, et saluées par le rival de Nicolas Maduro, Juan Guaido.
« Bien que la délégation de l’opposition désignée par le député Juan Guaido se trouve déjà à La Barbade pour la session de discussions prévue pour cette semaine, le président Nicolas Maduro a décidé de ne pas envoyer la délégation vénézuélienne à cette occasion, en raison de la grave et brutale agression perpétrée de manière continuelle et retorse par l’administration Trump contre le Venezuela », peut-on lire dans un communiqué officiel.
Après une première rencontre à la mi-mai à Oslo, les discussions entre les deux camps avaient repris à La Barbade le 8 juillet. Les deux parties, gouvernement et opposition, avaient alors convenu de mettre en place un groupe pour travailler « de manière continue et rapide ».
Les délégations devaient se retrouver pour de nouveaux pourparlers ces jeudi et vendredi sous l’égide de la Norvège. Le régime se défend néanmoins de quitter la table des négociations. « Le Venezuela se prépare à revoir les mécanismes de ce processus afin qu’ils s’accordent avec les intérêts de notre peuple », précise le communiqué.
Vendredi dernier, le gouvernement norvégien avait indiqué que les délégués des deux camps s’étaient engagés à trouver une solution « constitutionnelle » à la crise. Mais mardi, Donald Trump a ordonné un gel total des biens aux États-Unis du gouvernement vénézuélien. Dans un entretien à la chaîne publique VTV, le président Maduro a souligné que l’opposition avait applaudi ces nouvelles sanctions, ajoutant qu’on ne pouvait pas négocier dans ces conditions.
Le communiqué de mercredi dit la même chose : « Nous avons noté avec une profonde indignation que le chef de la délégation de l’opposition, Juan Guaido, célèbre, promeut et appuie ces actions qui nuisent à la souveraineté de notre pays et aux droits humains les plus élémentaires de ses habitants », peut-on lire. Au lendemain de l’annonce du gel, Caracas avait accusé Washington de « terrorisme économique » et de chercher à provoquer une rupture du dialogue.
Le chef de l’opposition Juan Guaido, qui s’est autoproclamé président par intérim en janvier, démarche reconnue par plus d’une cinquantaine de pays dont les États-Unis, s’est en effet félicité du gel décidé par Washington. Il a assuré sur Twitter que cette mesure visait à « protéger les Vénézuéliens », accusant à nouveau Nicolas Maduro d’usurper le pouvoir au Venezuela, la dernière présidentielle étant, aux yeux de l’opposition, sans aucune valeur.
Source: Rfi Avec AFP