LE SCAN POLITIQUE – Dans un entretien diffusé sur Public Sénat, le premier ministre s’agace du «procès en trahison» instruit par la gauche de la gauche contre l’exécutif. Il n’exclut pas un recours au 49-3 pour faire passer la loi travail.
À l’offensive, comme toujours. Si l’émission Bibliothèque Médicis, sur Public Sénat, est d’ordinaire consacrée à la culture, son invité cette semaine, Manuel Valls, a profité de son passage pour faire passer des messages politiques. À l’encontre de la gauche radicale, notamment, qui mène la fronde contre la loi travail. Le premier ministre prévient: il est prêt à tout pour faire passer le texte, y compris avoir recours à l’article 49-3 de la constitution. «Il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel», tranche-t-il.
La négociation, dans l’esprit de l’hôte de Matignon, a donc ses limites: «Nous ne pouvons pas essayer de tenir tous les bouts à la fois. Une partie des responsables de la gauche, ce qu’elle veut, c’est l’échec de la gauche. Je suis souvent son adversaire. Elle veut le retour de la droite parce que c’est plus confortable d’être dans l’opposition», tacle-t-il. Un peu plus loin, Manuel Valls s’en prend à nouveau à «cette partie de la gauche qui ne veut pas nous accompagner». «J’en ai un peu assez de ce procès en trahison:vous n’avez pas tenu vos engagements et le discours du Bourget blablabla …Franchement, la plupart des engagements de François Hollande ont été tenus, et puis on change, on s’adapte, et souvent on oublie d’expliquer».
L’erreur du quinquennat, selon lui? «Ne pas avoir assumé ce que nous faisons. Mais il nous reste encore plusieurs mois (pour) assumer, et être fiers de ce que nous avons fait», assure-t-il. Avant de se lancer dans la défense du bilan de François Hollande. «Est-ce que nous avons tenu bon sur les questions de sécurité et de terrorisme? Oui. Est-ce que nous avons engagé la réforme de l’école même si ça va mettre du temps? Oui. Est-ce que la priorité est à la recherche et à l’innovation? Oui. Est-ce que pour l’écologie on a fait des bons choix? Je le crois. Est-ce qu’on a ramené de la compétitivité? Oui».
Doit-on y voir un soutien à une candidature de François Hollande en 2017? «Toutes les enquêtes d’opinion un an avant l’élection se sont trompées», assure le premier ministre, pour se convaincre que le chef de l’État a encore ses chances. Mais, ajoute-t-il, «on ne peut être candidat que si on a un projet. Il ne suffit pas de défendre un bilan, il faut donner du sens à une nouvelle candidature». À bon entendeur.
Source: Le Figaro