L’utilisation des produits stupéfiants au Mali, principalement en milieu scolaire et universitaire, suscite d’énormes inquiétudes. Pour tenter de trouver des solutions adéquates à ce phénomène compromettant l’avenir de la jeunesse, l’Association des journalistes pour la paix et la non violence (AJPV) a organisé une émission (Café de presse) sur les ondes de la Radio «La Voix des jeunes» (synchronisée avec les radios Guintan et Dakan) le samedi 24 avril 2021. Plusieurs spécialistes intervenant dans la lutte contre les stupéfiants étaient invités afin de mieux éclairer l’opinion nationale sur ce fléau qui ne cesse de gagner du terrain dans notre pays.
L’utilisation des produits stupéfiants, particulièrement en milieu scolaire et universitaire est une véritable inquiétude qui nécessite des solutions adéquates et urgentes. Et cela d’autant plus qu’elle représente une sérieuse menace compromettant l’avenir de la nation malienne toute entière. Pour ainsi trouver des solutions au phénomène, l’Association des journalistes pour la paix et la non violence (AJPV) a initié un «Café de presse» avec ses partenaires que sont ORFED (Organisation pour la réflexion, la formation à d’éducation et au développement), à travers le programme «Promotion de la paix au Sahel» (PPS), et Eirene.
A travers ce débat radiophonique sur l’utilisation des drogues dans l’espace scolaire et universitaire, il s’agissait d’attirer l’attention des populations et des décideurs politiques sur la nécessité de mener une bataille farouche contre le phénomène.
Cette émission avait pour invités l’enseignante Marie Louise Koné, Hamidou Kéita (chef Division juridique et formation de l’Office central des stupéfiants-OCS) et Dr Souleymane Papa Coulibaly, psychiatre au Centre hospitalier universitaire du Point G. Selon le coordinateur de l’AJPV, M. Alhassane Maïga, le choix de «La voix des jeunes» s’explique surtout par une farouche volonté d’atteindre la jeunesse, cette couche vulnérable qui constitue aujourd’hui la principale cible des trafiquants et vendeurs de drogues. Ce débat en direct était aussi synchronisé sur les radios Guintan et Dakan.
La montée en flèche de la consommation des stupéfiants, selon les invités, s’explique par plusieurs raisons parmi lesquelles l’impunité, l’accès facile aux stupéfiants et à des prix abordables, la méconnaissance des conséquences, les réseaux sociaux ainsi que les mauvaises fréquentations.
Des raisons multiples qui nécessitent la collaboration de tous les acteurs dont les parents d’élève, les responsables scolaires et universitaires ainsi que les décideurs politiques. Chacun à son niveau doit prendre conscience du péril et donner la main aux autres pour le circonscrire. Certes, les enfants ne sont pas tous concernés par l’utilisation des stupéfiants. Mais le nombre dépendant (les jeunes de 14 à 20 ans) nécessite déjà que des mesures fortes soient prises pour contrecarrer le phénomène favorisé par plusieurs facteurs.
Les formes de stupéfiants les plus utilisés à l’école sont les produits sous forme de cigarette, l’alcool et les comprimés. Les produits stupéfiants ont aussi de lourdes conséquences sur la santé des adeptes. Ils entraînent l’ignorance par l’abandon scolaire, bloquent le développement du cerveau… «La drogue a des conséquences sur tous les organes du corps», a expliqué Dr Souleymane Papa Coulibaly, psychiatre au CHU point G, invité de l’émission «Café de presse».
Un combat de longue haleine
La lutte contre les stupéfiants est un combat éternel consistant surtout à réduire considérablement le nombre de jeunes consommateurs. Pour réussir ce combat, les invités du «Café de presse» préconisent d’accentuer la sensibilisation, notamment dans les médias comme cette initiative de l’AJPV. Il faut aussi une formation des acteurs de la prévention et une communication sur les services de prévention et de lutte contre le phénomène. Pour ainsi arriver à des résultats probants dans cette lutte contre les stupéfiants, il faut imposer une lourde peine contre les vendeurs et leurs relais tout en rendant l’accès difficile à ces produits néfastes.
L’Office central des stupéfiants saisit et détruit chaque année des tonnes de stupéfiants. Ainsi, en 2020, 14 tonnes ont été détruites devant la presse à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les stupéfiants (26 juin de chaque année). Au-delà de la prévention et de cette lutte qui peine à donner des résultats satisfaisants, il urge de travailler à inquiéter les barons de ce commerce illégal pour espérer voir un jour le bout du tunnel.
Oumar Alpha
Source : Le Matin