Si c’est le cyclisme qui a le plus souvent eu droit aux gros titres, aucun sport de haut niveau n’échappe véritablement au dopage. Les enjeux financiers croissants et la concurrence de plus en plus exacerbée contraignent ainsi les sportifs à y avoir recours très jeune. On se souvient d’André Agassi racontant, dans l’autobiographie publiée à la fin de sa carrière, que son père l’avait convaincu de prendre des produits interdits dès ses 14 ans… L’athlétisme, où les performances paraissent inhumaines, traîne, lui aussi, son lot de scandales et de suspicions. Pourtant, sa superstar, Usain Bolt, double recordman du monde du sprint, n’a jamais été inquiétée. Dans un entretien accordé au Parisien ce mercredi, le Jamaïquain s’exprime longuement sur le sujet.

Pour mémoire, il avait battu son premier record mondial lors de la finale du 100m des JO 2008… après avoir ralenti à mi-course pour narguer ses adversaires. Surtout, plusieurs coureurs s’entraînant avec lui ont été contrôlés positif, dont le sulfureux Asafa Powell. Enfin, Bolt fréquente assidûment la luxueuse clinique du docteur Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, médecin de l’équipe d’Allemagne depuis 1995 et du Bayern Munich depuis quarante ans. Un adepte des injections d’Actovegin, ce médicament à base de sang de veau déprotéiné d’abord classé dans la catégorie dopage sanguin, avant que l’Agence mondiale antidopage ne l’interdise seulement en intraveineuse…

Usain Bolt : “C’est aussi ça le sport”

Sauf que le soupçon n’est pas une preuve et que, comme dans le football, si aucun cas positif n’est à déplorer, tout cela n’est que littérature. Comme d’autres, Bolt insiste ainsi sur le nombre de contrôles dont il est l’objet, y compris lors de cette année 2014 où il n’a pas couru, la faute à une blessure au pied. “Vous seriez surpris d’en connaître le nombre ! C’est plus ou moins pareil que lorsque je fais toutes les compétitions. Parfois, des préleveurs viennent, puis d’autres reviennent cinq jours plus tard (sourire). Ils m’aiment bien ! Ça fait partie de ma vie. C’est aussi ça le sport”, assure-t-il. Avant de lancer, dans une communication bien rodée : “Tout ce qui me concerne est sur la place publique. Même si les gens essaient de creuser, ils ne trouveront rien. C’est pour ça que je dis la vérité.”

C’est sans doute cette même posture qui l’avait poussé à exprimer sa désapprobation dans l’affaire Tyson Gay. Convaincu de dopage après un contrôle positif aux anabolisants en mai 2013, l’Américain n’a écopé que d’un an de suspension après avoir coopéré avec l’Agence antidopage américaine. “Cela envoie un mauvais message à l’ensemble des athlètes, enfonce-t-il ce mercredi. Si tu l’as fait exprès, tu dois être sanctionné en conséquence et qu’on ne fasse pas sauter ta suspension parce que tu as conclu un marché. Tu triches pour aller plus vite, tu dis que c’est untel qui t’a donné les produits et on t’enlève tes deux ans. Ça veut dire qu’on peut prendre le risque de rater un an de sa carrière, sans même manquer les JO…” C’est connu : tout est autorisé, sauf de se faire prendre.

SOURCE / METRONEWS