Un juge de Hawaï a suspendu la seconde version du décret gelant l’immigration en provenance de six pays. M. Trump promet d’aller jusqu’à la Cour suprême.
Donald Trump s’est à nouveau heurté à la justice, mercredi 15 mars. Saisi par l’Etat de Hawaï, le juge fédéral Derrick K. Watson, qui avait été nommé par Barack Obama, a bloqué la seconde version du décret visant à geler l’immigration en provenance de six pays d’Afrique et du Moyen Orient : l’Iran, la Libye, la Syrie, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Comme pour le premier texte, ce magistrat a estimé que le suspendre permettrait d’éviter un « préjudice irréparable » parce qu’il vise, selon lui, spécifiquement une confession, l’islam.
Cette décision est tombée peu avant que le président américain ne s’exprime au cours d’un meeting organisé par l’équipe chargée de sa campagne de réélection, en 2020, à Nashville, dans le Tennessee. M. Trump l’a fait huer en revendiquant la légitimité d’une mesure prise au nom de la sécurité « de notre nation et de notre peuple ». « Cette décision nous fait paraître faible, ce que nous ne sommes plus par ailleurs », a assuré le locataire de la Maison Blanche.
M. Trump a par ailleurs regretté que le texte bloqué soit une version « édulcorée » du premier. Rédigé précipitamment, ce dernier avait provoqué le désordre dans les aéroports américains, obligeant l’administration à une série de rectifications.
La seconde mouture vise toujours à protéger les Etats-Unis contre « l’entrée de terroristes étrangers », en gelant pour une période de quatre-vingt-dix jours l’accès au territoire américain d’un certain nombre de ressortissants étrangers. Paraphée le 6 mars, elle devait entrer en vigueur quelques heures seulement après la décision du juge Watson, le 16 mars.
Faute originelle
Contrairement à la première version, le texte précise qu’il ne s’applique pas aux titulaires d’un permis de séjour permanent, ni aux binationaux, ni aux personnes déjà détentrices d’un visa. De même, il ne comporte pas l’interdiction sine die de l’arrivée de réfugiés en provenance de Syrie, mais prévoit un gel de cent vingt jours visant tous les réfugiés, quel que soit leur pays d’origine.
L’Irak, qui figurait dans la liste des pays concernés dans la première version, en a été retiré à la demande pressante de Bagdad, qui menaçait Washington de mesures de rétorsion en pleine offensive contre l’organisation Etat islamique (EI) à Mossoul, une bataille dans laquelle les conseillers américains sont très actifs. Les exceptions prévues initialement pour les minorités religieuses,…Lire la suite sur lemonde.fr