Le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, a exposé le vendredi 20 avril, sa Déclaration de politique générale (DPG) devant le Parlement au grand complet.
En annonçant des grands chantiers qui vont retenir les énergies de son gouvernement durant les prochains mois, le chef du Gouvernement a dévoilé ses ambitions de faire instaurer un climat d’apaisement, de paix et de concorde entre tous les fils et filles du pays à travers la mise en œuvre de loi sur l‘Entente nationale dont le projet atterrira très bientôt sur la table de l’Assemblée nationale.
Conformément à la tradition républicaine, le Chef du gouvernement, Soumeylou Boubeye Maïga, sera aujourd’hui lundi devant les élus de la nation pour les débats sur la Déclaration de politique générale (DPG) qu’il avait présenté le vendredi 20 avril dernier. Objectif : obtenir l’onction de l’institution parlementaire pour sa mise en œuvre (Article 78 de notre Constitution).
En se présentant devant les élus de la Nation pour engager la responsabilité de son gouvernement, mais surtout solliciter leur confiance et leur accompagnement, le chef du Gouvernement, qui fait ainsi son baptême de feu, mesure le poids de l’histoire qui fait de cet instant, quatrième Déclaration de politique générale d’après crise, (après celle de Mara, Modibo Keita et Abdoulaye Idrssa Maiga) l’une des étapes majeures du recouvrement de la souveraineté et de l’unité territoriale du pays, après la signature, le 15 mai 2015, dans notre capitale, de l’Accord de paix et de réconciliation nationale dit de « Bamako ».
Le document, qui est soumis aux débats et au vote des élus de la Nation, est inspiré de la feuille de route que le Gouvernement sous la conduite du Premier ministre a obtenu du Président IBK au cours du Conseil des ministres du 5 janvier 2018, axée sur les quatre piliers prioritaires : Poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; Endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays ; Satisfaire la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales ; Organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées.
Prenant appui sur ce canevas présidentiel, le chef de l’exécutif a indiqué devant les députés que l’action du Gouvernement qu’il dirige à une triple vocation : PROTEGER, SERVIR ET RASSEMBLER.
Loin d’un catalogue d’intentions vertueuses, politiquement actées et sans aucun engagement, la DPG de SBM se présente comme un résumé détaillé des actions concrètes mesurables ainsi que des stratégies et des moyens à mettre en branle pour sa réalisation.
Voilà pourquoi l’un des socles sur lequel se fonde la présente Déclaration de Politique Générale, demeure, a précisé le Premier ministre, la vision déclinée par le Président de la République, lors de son adresse à la Nation à l’occasion du nouvel An, en ce qui concerne la paix, la concorde et l’unité nationales, qui ne sauraient être réalisées qu’à travers l’ENTENTE entre tous les Maliens.
Soucieux de l’aspiration légitime des Maliennes et des Maliens à vivre en paix et en sécurité, le Premier ministre, qui a appelé ses compatriotes au rassemblement au lieu d’une querelle de chiffonnier sur fond d’un climat de dissension permanente, entend œuvrer pour parvenir à cette quête de tous les instants.
Comment ?
Concrètement, il s’agira, rassure M. Maïga, de poursuivre et de mettre en œuvre la vision du Président IBK à travers l’instauration d’une loi d’Entente nationale.
C’est dans ce sens qu’il a annoncé que le Gouvernement va bientôt déposer sur la table de l’Assemblée nationale un projet de loi sur l‘Entente nationale, avec des mesures spéciales d’amnistie ou de cessation de poursuite en faveur de certains acteurs.
Au contraire, elle offre la possibilité de pardon pour des personnes n’ayant pas commis l’irréparable tels que les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes sexuels.
Aussi, donne-t-elle une possibilité de réinsertion à ceux qui se sont laissés entraîner dans la contestation armée, mais qui n’ont pas commis l’inacceptable et qui manifesteront un repentir sincère. En d’autres termes, elle devrait constituer la base légale de ” l’exonération de poursuites de tous ceux, impliqués dans une rébellion armée, mais qui n’ont pas de sang sur les mains“.
En allant plus en détail, le Premier ministre assure et rassure les plus sceptique : « (…) tout acteur de la crise de 2012, qui souhaite bénéficier des mesures spéciales d’amnistie ou de cessation de poursuite, doit se présenter personnellement devant les autorités compétentes pour reconnaître librement les faits qui lui sont reprochés, s’engager à ne plus y recourir et rendre les armes éventuellement en sa possession ».
Pour y parvenir, le Gouvernement, selon son patron, concentrera un effort spécifique sur les contrées du Centre où il a initié un processus de dialogue de proximité ouvert à tous ceux qui renoncent à la violence.
Corrélativement à ces actions d’apaisement, il sera également mis en œuvre d’autres initiatives visant à empêcher les jeunes de s’engager dans les rangs des terroristes tout en aidant aussi ceux qui veulent s’extirper de ce guêpier dont ils ont été entrainés indépendamment de leurs volontés.
La stratégie étant donc pour SBM de tout faire pour récupérer tous ceux qui sont récupérables et engager un combat sans merci contre ceux qui devront être combattus.
Par Mohamed D. DIAWARA
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