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Union des jihadistes contre la force du G5 Sahel, selon un groupe se réclamant de l’EI

Bamako, – Une organisation se réclamant du groupe Etat islamique (EI) a assuré que l’ensemble des jihadistes du Sahel se “donnaient la main” contre la force conjointe constituée par cinq pays de la région, dans des déclarations à l’AFP d’un porte-parole.

Ce groupe, dirigé par Adnan Abou Walid Sahraoui et qui se fait appeler “Etat islamique dans le Grand Sahara” (EIGS), a revendiqué vendredi une série d’attaques, notamment contre le force française Barkhane jeudi au Mali et celle qui a coûté la vie à quatre membres des forces spéciales américaines et quatre soldats nigériens le 4 octobre au Niger.

Le groupe est actif dans la “zone des trois frontières”, aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, sur laquelle se concentre la force conjointe du G5 Sahel, une organisation régionale réunissant ces trois pays, la Mauritanie et le Tchad. “Nous allons tout faire pour que le G5 Sahel ne s’installe pas” dans cette zone, a déclaré le porte-parole, un proche de longue date d’Adnan Abou Walid Sahraoui qui s’est identifié comme “Amar”, dans un entretien téléphonique à l’AFP cette semaine.

“Nos frères Iyad Ag Ghaly et les autres moujahidine défendent comme nous l’islam”, a-t-il dit, en référence au chef touareg malien du groupe Ansar Dine, à la tête du “Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans”, principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda et formée en 2017. “Pour combattre les mécréants, nous nous donnons la main”, a ajouté le porte-parole, précisant que son groupe maintenait son allégeance à l’EI. “Nous allons continuer à lutter ensemble”, a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent avant une nouvelle réunion lundi à Paris des ministres de la Défense des Etats membres du G5 Sahel et des pays donateurs, dont la France. Elles confirment des informations récentes de sources de sécurité et militaires occidentales faisant état d’une coopération renforcée sur le terrain entre divers groupes jihadistes du Sahel.

Dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, juge “extrêmement préoccupante” la situation dans le nord et le centre du pays, “en particulier dans les régions de Mopti et de Ségou, où il y a eu davantage d’actes terroristes ou liés au terrorisme que dans l’ensemble des cinq régions du nord”.

Evoquant, dans ce rapport rendu public le 6 janvier, les responsabilités respectives du “Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans” et de l’EIGS dans ces attaques, il précise que “la Minusma (Mission de l’ONU) a reçu des informations selon lesquelles les deux groupes agissaient en parallèle et probablement en collaboration”.

Adnan Abou Walid Sahraoui avait fait allégeance à l’EI en mai 2015, mais ce n’est qu’en octobre 2016 que le groupe dirigé par l’Irakien Abou Baqr al-Baghdadi en avait officiellement pris acte, via son agence de propagande, Amaq. Depuis, l’absence de contacts annoncés entre les deux entités ont conduit certains analystes à s’interroger sur la réalité de cette relation.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans leu centre et dans le sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso
et le Niger.

 AFP

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