Le ministre français de la Défense est arrivé vendredi soir au Mali, pour une tournée d’adieux aux soldats français de la force Barkhane. Une visite qui survient alors que de nouveaux détails sont apparus au sujet d’une opération menée par la force française Barkhane dimanche dernier. Une opération, menée dans l’extrême nord du Mali, dans la région de Kidal, au cours de laquelle deux « terroristes » ont été tués. « Des terroristes », dit la force Barkhane, « des mineurs », pointent certaines sources. Et ce alors qu’une enquête interne est justement en cours sur une opération plus ancienne.
L’opération a eu lieu au nord de Boughessa, plus précisément à Tin Afaghout, non loin de la frontière avec l’Algérie. Une zone refuge pour les combattants jihadistes d’Ansar Dine et d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Plusieurs sources font état d’un bilan de deux morts et trois personnes arrêtées. Selon ces mêmes sources, les deux personnes tuées étaient des mineurs.
La force française Barkhane ne donne aucun détail sur les personnes « neutralisées », c’est le terme employé, mais précise qu’ « au cours de l’opération, au lieu de répondre aux injonctions des soldats français qui leur demandaient de jeter leurs armes, les terroristes ont immédiatement et délibérément ouvert le feu », obligeant donc les militaires « à riposter » et à « neutraliser le groupe terroriste ».
Hors micro, un cadre de Barkhane rappelle que les cas d’adolescents enrôlés parmi les combattants jihadistes sont une réalité connue de tous et depuis longtemps.
Le 30 novembre dernier, Barkhane avait déjà été mise en cause pour avoir tué un jeune adolescent à Tigabatene, près de Tessalit : la force française assurait déjà qu’il s’agissait d’un terroriste représentant une menace, mais sa famille le présentait comme un inoffensif enfant de berger. Une enquête de commandement avait alors été ouverte par Barkhane. Une enquête dont les conclusions sont attendues, justement, avant la fin du mois.