L’exploitation des diamants dans l’est du Zimbabwe est dans le viseur de Global Witness. L’ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles vient de publier un rapport révélant le détournement présumé des revenus du secteur minier par le régime Mugabe.
Les enquêteurs de Global Witness s’intéressent plus particulièrement à la région du Marange. Il y a 10 ans, d’importants gisements de diamants y ont été découverts.
« Cette découverte a apporté beaucoup d’espoir et d’attentes sur le plan économique, explique Michael Gibb, directeur de projet au sein de l’ONG. Mais des élites politiques et militaires se sont approprié les entreprises de diamants pour en tirer des bénéfices. »
Selon Global Witness, ces diamants sont exportés et vendus à Dubaï, aux Émirats ou encore aux Pays-Bas. Dans le cas du Zimbabwe – où l’Etat est directement mis en cause dans l’exploitation de ces pierres précieuses – le processus de Kimberley montre ses limites.
« Ce dispositif ne s’applique que si les diamants ont servi à financer un groupe rebelle qui lutte contre un gouvernement. Dans le cas du Zimbabwe, les pays participant au processus de Kimberley restent donc silencieux », souligne Michael Gibb.
D’après les enquêteurs, le gouvernement zimbabwéen utiliserait les revenus du diamant pour financer ses services de renseignements. Ils sont accusés de violations des droits de l’homme et d’oppression, ayant permis à Robert Mugabe, 93 ans, de se maintenir au pouvoir depuis 36 ans.