Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Une fusillade revendiquée par AQMI fait un carnage en Côte d’Ivoire

Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué l’attaque d’une plage de Grand-Bassam dimanche en Côte d’Ivoire, qui a coûté la vie à 14 civils, dont au moins un ressortissant français, et deux membres des forces spéciales, selon le bilan fourni par les autorités ivoiriennes.

attaque fusillade djihadiste islamiste terroriste hotel plage grand bassam militaire soldat police armee ivoirienne

Six assaillants ont été tués par les forces de sécurité après avoir attaqué trois hôtels en bord de mer, dans cette ville côtière située à une quarantaine de kilomètres à l’est
d’Abidjan et souvent fréquentée par les Occidentaux le week-end.

« Dans un message posté sur l’un de ses comptes Telegram le 13 mars 2016, [AQMI] a rapporté que trois « héros » de son groupe avaient pu prendre d’assaut la station balnéaire », indique SITE, qui surveille les communications sur Internet entre groupes armés islamistes. La différence entre le nombre d’assaillants donné par AQMI et celui annoncé par les autorités ivoiriennes n’a pu être expliquée dans l’immédiat.

« Malheureusement, le bilan est lourd », a déclaré le président Alassane Ouattara, qui s’est rendu sur les lieux. « Ces terroristes ont réussi à tuer 14 civils et […] nous avons aussi perdu deux éléments de nos forces spéciales. »

« Cette attaque a été maîtrisée en trois quarts d’heure de temps grâce à nos forces de sécurité », a ajouté le chef de l’État ivoirien. « Les forces spéciales ont mené des combats difficiles et réussi à neutraliser les six terroristes. »

Un ressortissant français au moins figure au nombre des personnes tuées, a-t-on appris auprès du ministère français des Affaires étrangères à Paris.

D’après un officier des forces de sécurité ivoiriennes, au moins quatre Européens ont été tués. Un reporter de Reuters a pu voir les corps de trois Européens au Chelsea Hotel et celui d’un quatrième à l’hôtel Etoile du Sud.

« Un tir toutes les 10 ou 15 secondes »

« Trois hôtels situés à Grand-Bassam ont été attaqués ce dimanche par des hommes armés. Les forces de défense et de sécurité sont intervenues immédiatement et ont pu neutraliser six terroristes. Les ratissages sont en cours », a déclaré à la télévision nationale le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko.

La fusillade a débuté à l’heure du déjeuner, alors qu’Ivoiriens et expatriés mangeaient ou buvaient dans les bars et restaurants de la plage, ou nageaient dans l’océan.

« J’ai vu sept morts que j’ai filmés. Il y avait quatre assaillants. J’étais en train de nager quand les tirs ont commencé », a déclaré un témoin, Dramane Kima, qui a montré à Reuters une vidéo où l’on voit les corps de sept victimes.

Le témoin a également filmé des grenades et des chargeurs apparemment laissés derrière eux par les assaillants.

Les forces de sécurité sont arrivées pour évacuer les lieux autour de la plage. Des véhicules ou des fenêtres de bâtiments situés à proximité ont été criblés de balles.

« Ils ont commencé à tirer et tout le monde s’est mis à courir. Il y avait des femmes et des enfants qui couraient et se cachaient », a déclaré Marie Bassole, une autre témoin. « Ça a commencé sur la plage. Dès qu’ils voyaient quelqu’un, ils tiraient dessus. »

Le prince Charles-Philippe d’Orléans, ancien officier de l’armée de terre française ayant servi en Côte d’Ivoire, se trouvait sur la plage au moment de l’attaque. Sur le site de
Paris Match, il témoigne avoir vu « des blessés, des morts peut-être sur le sable ».

« A ce moment-là, on entendait un tir toutes les 10 ou 15 secondes. On nous tirait dessus, les balles fusaient […] Je n’ai pas entendu crier “Allah u Akba”, ni de rafales à répétition caractéristiques des armes automatiques. Je pense qu’ils avaient des armes de poing, type 9 mm ou Magnum », a-t-il rapporté.

La France apporte « soutien logistique et de renseignement »

De sanglantes attaques djihadistes ont visé ces derniers mois des hôtels de Bamako et Ouagadougou, les capitales malienne et burkinabé.

En janvier, un commando islamiste a attaqué un hôtel et un restaurant du centre de Ouagadougou, faisant au moins 30 morts, dont 3 Français.

En novembre dernier, une autre attaque djihadiste avait visé l’hôtel Radisson Blu à Bamako, faisant 21 morts.

La Côte d’Ivoire, qui n’avait pas encore été touchée par la violence islamiste, était toutefois considérée de longue date comme une cible par les groupes djihadistes. Elle était en état d’alerte renforcée depuis l’attaque de Ouagadougou.

 

À Paris, le président François Hollande a déclaré dans son communiqué que la France apportait « son soutien logistique et de renseignement à la Côte d’Ivoire pour retrouver les agresseurs ».

« Elle poursuivra et intensifiera sa coopération avec ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme », a ajouté le chef de l’État français.

« La plupart de ces victimes sont des Africains, des Africains de Côte d’Ivoire ou des pays voisins. C’est donc l’Afrique qui est visée à nouveau par le terrorisme », a déclaré
le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

« Les Français sont nombreux en Côte d’Ivoire, ils sont près de 18 000, il s’agit de la troisième communauté française d’Afrique sub-saharienne après celles du Sénégal et de Madagascar », a-t-il rappelé.

 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance