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Une femmelette à Koulouba

La liesse du Janjo ne retentit  plus sous nos cieux car les braves hommes n’en existent pratiquement plus.

Autrefois, même dans un passé récent, la gestion de tout un pays était confié à des guerriers qui mettaient l’intérêt du peuple au-dessus de tout et transcendaient les égos. Etre critiqué d’actes indécents rimait avec le suicide. L’inverse de la bonne gouvernance était synonyme de déshonneur. L’émulation positive était la seule ligne de conduite. Le chef l’incarnait et l’imposait aux législatifs et exécutifs. Il ne représentait point un obstacle pour la justice qui avait le plein pouvoir de trancher et d’annoncer la sentence en fonction de la faute commise.

Ces valeurs de dirigeants exemplaires ont abandonné le Mali depuis des années pour la simple raison que l’injustice au bénéfice des gouvernants rayonne. L’impunité est une marque de fabrique des tenants du pouvoir. Ils volent le denier public, font le favoritisme tout en laissant croupir le peuple dans la famine, la désuétude totale.

Comme la honte à leurs yeux prime sur l’honneur et la dignité, ils bombent leurs poitrines lorsqu’ils sont critiqués et s’aventurent dans des diatribes en réplique aux politiques et citoyens opposés à leur mode de gestion. Ils passent le clair de leur temps et mettent toutes les occasions à profit pour répondre sèchement à ceux-là qui sont contre leur ligne de gouvernance.

Cette attitude, dont le patron du régime est champion, appartient aux hommes imparfaits. Ils ressemblent aux femmes (excusez-moi) car répulsifs à toutes critiques. Ils pensent tout le temps que ce sont les autres qui leur doivent. Quant à eux, ils sont sans reproche et dès que vous les quittez, votre comportement est qualifié d’ingrat.

Ils oublient que la démocratie se nourrit de critiques, que tout le monde est libre de coopérer et rompre quand il veut et que sans cela ils n’auraient pas été là où ils se trouvent. Pour rappel, ils se sont passés en victimes pendant une vingtaine d’années. Cette stratégie de tromper la conscience du peuple leur a valu le soutien aveugle de celui-ci. Ils usaient de tous les moyens possibles en ce temps-là pour étaler les aspects négatifs  de ceux-là qui étaient au pouvoir. Ils ne les ont jamais apprécié  alors que ce sont eux leur maîtres en politique qui les ont initiés, donné les plus hauts postes de responsabilité de ce pays. Quand il y a eu le divorce,  cela ne les a pas empêché de tenter vaille que vaille à nuire à leurs maitres avec pour seul objectif se faire passer aux yeux du peuple comme une victime dans l’unique but  un jour de venir aux affaires. A l’époque, est-ce que les gouvernants adoptaient la posture qui est la leur aujourd’hui ? Non ! C’est parce qu’ils avaient le sens élevé. Ils savaient pertinemment qu’un Président ne peut pas plaire à tout le monde ; toutes ses actions ne peuvent pas prendre en compte les aspirations de tout le peuple. Ils acceptaient les critiques et se donnaient l’obligation de calmer le jeu et promettre  de bien faire davantage au bénéfice du peuple.

Cette maîtrise de soi tout en sachant que nul n’est parfait dans ce monde. C’est ce qui a manqué aux gouvernants actuels. Ils sont animés par cette philosophie erronée : le chef, c’est le chef. Personne n’a droit à lui faire des reproches. Ce qu’il dit s’exécute, en un mot il faut tout simplement le suivre comme un berger et ses troupeaux.

Un seul conseil à leur donner : nous ne sommes plus au moyen âge. Cette période n’est encore moins celle de la traite négrière, l’esclavage. C’est l’époque de la démocratie qui donne le droit à tout citoyen de dire ce qu’il pense de la gestion de sa Nation. C’est lui qui confère le pouvoir à des individus, donc il a un droit de regard sur comment ses biens sont gérés.

Le temps de jouer à la femmelette est révolu. Ouvrez les yeux, assumez-vous face aux dégâts collatéraux que vous avez causés aux Maliens. Présentez vos excuses ou à défaut gardez le silence et retirez-vous tout bonnement avec honneur et dignité.

S’il s’agit d’égrener votre bilan, il est catastrophique. C’est ce que vous ne voulez pas entendre, mais je vous le dirai car rien ne peut remplacer la vérité.

Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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