Une délégation de la Commission de sécurité du Congrès américain, conduite par le l’honorable Jimmy Panetta, a séjourné au Mali les 27 et 28 août afin de mieux comprendre “l’environnement opérationnel” au Sahel et de la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique de l’ouest, a annoncé l’ambassade des Etats-Unis à Bamako dans un communiqué.
Au terme de leur séjour, ils ont souligné “l’importance de la stabilité au Mali et dans le Sahel”.
L’ambassadeur Dennis B. Hankins et la délégation ont rencontré le ministre malien de la Défense, Ibrahima Dahirou Dembélé, le 27 août. “Leurs entretiens ont porté essentiellement sur la coopération bilatérale en matière de sécurité, ainsi que des efforts en cours pour lutter contre l’instabilité et promouvoir la paix au Mali”, a précisé le communiqué.
La délégation a également visité la base de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) et l’Académie de formation du Groupement spécial d’Intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN).
Financée par les Etats-Unis, cette académie vise à renforcer “les capacités tactiques et opérationnelles” de la gendarmerie malienne, notamment en matière de réponse aux crises, de tir de précision, de médecine tactique et de protection spéciale.
La visite de la délégation américaine à Bamako, selon l’ambassade, faisait partie d’un périple de huit jours qui comprenait des escales au United States Africa Command (commandement militaire américain pour l’Afrique, AFRICOM) à Stuttgart (Allemagne) ; à Niamey (Niger) ; à Abuja (Nigeria) et à Paris (France).
De nombreux observateurs espèrent que ce périple va convaincre Washington de la nécessité de l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel conçue comme un outil de stabilisation de la région en proie au terrorisme.
Il faut en effet rappeler que les Etats-Unis sont opposés à la proposition de conférer un mandat à la Force conjointe du G5 Sahel au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations unies. Et cela d’autant plus que les Etats du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) se sont déjà dotés d’accords sur les opérations militaires dans leurs territoires respectifs.
Washington et Paris ne sont donc pas sur la même ligne concernant la forme que doit prendre l’appui au G5 Sahel. Les Français souhaitent un mandat du Conseil de sécurité pour permettre à l’ONU de contribuer au financement multilatéral de la force. Quant aux Américains, ils privilégient un soutien bilatéral accordé directement aux pays concernés.
Consciente de “la nécessité d’atteindre la pleine opérationnalisation de la force conjointe”, l’administration américaine a indiqué avoir mobilisé 111 millions de dollars de soutien financier aux cinq pays sahéliens à la date de mai 2019.
Source: Xinhua