Depuis un certain temps, on assiste à la création d’associations, de mouvements et groupes d’auto-défense se réclamant des peulhs. La semaine dernière, le professeur Ali Nouhoum Diallo faisait partie d’une équipe devant rencontrer le président de l’Assemblée nationale. Cette coordination ne s’est pas limitée à cette rencontre avec le président, elle en a profité pour dévoiler son plan et sa stratégie d’unification. Cette nouvelle coordination vient de publier un manifeste en faveur des Peuls.
La nouvelle coordination de toutes les associations peules dirigée par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoun Diallo, a vu le jour le samedi 10 septembre 2016. L’objectif de ce manifeste est de dénoncer «les exactions commises contre des civils peuls dans le centre du Mali» qui se multiplient ces dernières semaines. Parmi les signataires du manifeste, il y a des cadres maliens peuls et des sympathisants de la culture peule. Ils ont occupé ou occupent des postes de responsabilité au Mali. Tous affirment qu’il y a des cas d’injustice à l’égard des civils peuls, souvent injustement considérés comme des jihadistes.
Des attaques à Niafunké
Tombouctou est la région la plus exposée, même avant Kidal, à cause des divergences entre les groupes armés. C’est pour cela que la communauté Kel Ansar a pris ses distances avec la Cma. Elle vient de mettre en place son propre mouvement, CJA. Mais les populations des régions de Tombouctou et Taoudéni continuent de souffrir. Dans la nuit du 13 octobre 2016, des bandits armés ont mené plusieurs attaques contre les civils à Tonka.
Ce village est situé à moins de 15 km de Niafunké. La première attaque, c’était contre 4 forains du village d’Aldianabangou. Les victimes ont été dépouillées de tous leurs biens, et d’un chargement de céréales devant être vendues au marché de Tintara. Quelques heures plus tard, le chef du cantonnement forestier de Niafunké, accompagné d’un militaire en civil, a été victime d’une attaque par les mêmes auteurs de la première attaque. La semaine passée, la localité a subi au moins 4 attaques.
Le héros de Matomo
L’histoire retiendra qu’un certain Cheick Traoré, gendarme à la Brigade de Saye, cercle de Ke-Macina, s’est battu avec courage et patriotisme face aux terroristes. Il a désormais son nom sur toutes les lèvres. Le mercredi dernier, la foire hebdomadaire de Matomo, arrondissement de Saye, cercle de Ke-Macina, a été la cible d’une énième attaque terroriste avec comme cible des agents de sécurité. Selon nos informations, sur les 3 gendarmes présents, 2 ont immédiatement pris la tangente face à l’ennemi, sans se défendre.
Contrairement à l’agent Cheick Traoré, qui a préféré résister seul face à 6 terroristes jusqu’à épuisement de ses balles. Ce qui le poussa à replier, lui aussi, donnant ainsi le choix aux bandits de s’en prendre à cœur joie aux biens laissés sur place, dont 2 motos (une brûlée et l’autre emportée par les assaillants). Depuis, la population ne parle que de lui pour sa bravoure. Dites alors à nos agents que ça vaut souvent la peine de résister pour mériter une reconnaissance pareille. Il est devenu subitement un héros pour la population.
Les vendeurs d’illusions
Le gouvernement malien veut organiser les élections municipales le 20 novembre 2016. Tous les partis politiques ont déjà déposé les différentes listes de candidatures partout au Mali, sauf dans les ragions de Kidal, Ménaka et Taoudéni. Pour bon nombre de Maliens, les candidats aux municipales sont des vendeurs d’illusions. Ils viennent dire des choses qu’ils ne peuvent jamais réaliser.
Promettre monts et merveilles aux populations, puis, une fois élus, ils deviennent invisibles. Au Mali, les candidats viennent sans projets. Pourtant, les candidats doivent être des hommes ou des femmes de principe. Notre pays, le Grand Mali, a besoin de la présence de tout un chacun à condition que nous soyons très sérieux envers nos électeurs, nos partenaires… pour renforcer nos capacités à faire bouger le Mali.
«Quand j’ai décidé de déposer ma candidature pour les élections communales de 2016, j’ai eu la chance de connaître les hommes politiques. Très souvent critiqués, nos hommes politiques ne changent pas ; ils se soucient peu de nos suggestions et conseils. Pour les élections communales, on veut une bonne campagne, bien civilisée, débarrassée des injures publiques, des sabotages et des mensonges. Si nous voulons vraiment aider nos communes et la nation malienne. La politique, ce n’est pas fait pour manipuler les populations ou voler les biens de l’État».
Source: Le Reporter