a caravane de lutte est partie vendredi 2 novembre du Sénégal pour rejoindre d’ici trois semaines le Bénin, via le Mali, la Guinée, le Ghana, le Nigeria et le Togo. Un mouvement né en 2014 qui rassemble de nombreuses associations, ONG et organisations, et qui vise à dénoncer, entre autres, l’accaparement des terres et la diffusion des semences OGM en Afrique de l’Ouest.
Avec le temps, la lutte s’est amplifiée, diversifiée. Des liens ont aussi été créés avec des militants de pays anglophones. Ardo Sow travaille au sein de l’organisation Enda et dénonce, notamment au Sénégal, le manque d’appui et de volonté des Etats face aux privés qui accaparent des terres.
« Pour contourner la loi sur le domaine national qui protège les terres, le gouvernement a voté une loi en 2007 pour la mise en place de zones économiques spéciales, explique-t-il. Donc, cette loi permet de faciliter l’accès au foncier des privés, ce qui est un peu dommage pour les communautés. »
Accaparement des terres, accords économiques, la caravane de lutte ouest-africaine s’attaque aussi aux organismes génétiquement modifiés (OGM). Si au Burkina Faso, le coton a été supprimé, les industriels s’attaquent désormais à d’autres semences essentielles.
Sidy Ba travaille au Conseil national de concertation des ruraux. « On est libres de produire du niébé Bt au Burkina et de le vendre au Sénégal. Le niébé Bt c’est le niébé génétiquement modifié. Ils sont en train de produire du niébé Bt et de l’arachide Bt probablement pour l’imposer et pour le diffuser au niveau des pays de l’Afrique de l’Ouest », affirme-t-il.
La caravane de lutte ouest-africaine va traverser de nombreux pays et tentera dans 23 semaines de rencontrer Patrice Talon, président du Bénin et président en exercice de la Cédéao, pour lui remettre un livre de doléances.
RFI