Mardi 17 avril 2018, les travailleurs de la compagnie française Air France ont repris leur grève. Cette fois-ci, ils doivent observer quatre jours de grève d’affilée. Les travailleurs revendiquent juste des conditions optimales de travail au sein de la compagnie. Ça fait des années que ce bras de fer oppose les syndicats et les autorités administratives.
Ces propos de Françoise Redolfi, présidente de l’UNSA, résument en grandes parties les attentes des travailleurs derrière cette grève de plus de 72 heures : « on attend une juste reconnaissance des efforts fournis.» Les travailleurs de ladite compagnie estiment que la réussite, tout le succès d’Air France n’a été possible que parce que chacun s’est adonné convenablement aux tâches qui lui ont été confiées. « Tout le monde s’est défoncé pour faire remonter l’entreprise », explique la présidente de l’UNSA. Nul n’est prêt à ignorer les efforts colossaux consentis dans le cadre du plan « transform 2015 ». Ce plan constituait un ensemble de réformes visant à améliorer la productivité de la compagnie tout en essayant de diminuer les coûts.
De 2012 à 2017, la compagnie n’a fait que diminuer en effectif. Elle aurait perdu près de 11 800 travailleurs dans cet intervalle. C’est la raison pour laquelle certains travailleurs parlent de la « mort du métier ». Cette diminution s’est effectuée par la réduction du nombre d’hôtesses et de stewards par avion, la diminution des repos en escale, la pauvreté des services de bords, « la suppression de certaines indemnités », « le gel des salaires », etc.
En conséquence, les travailleurs voient leur volume de travail s’augmenter. Tel est le cas des pilotes dont l’effectif de 4 100 s’est retrouvé à 3 500. C’est la confusion totale au sein des travailleurs de la compagnie qui ne savent plus ce que leur réserve l’avenir. C’est ce que nous pouvons comprendre à travers ces propos de Marc Saladin, technicien aéronautique à Air France, secrétaire général de l’UNSA : « Au fil du temps, on ne sait pas ce que l’on va devenir, on ne sait pas où va l’entreprise, les équipes sont cassées. »
Ce qui choque le plus les travailleurs, c’est l’augmentation des dirigeants. Le rang des administrateurs s’augmente pendant que celui des travailleurs diminue sans amélioration de traitement. Le travail augmente, mais le salaire ne change pas. Air France a cessé de recruter depuis un bon moment. En conséquence, le vieillissement des travailleurs se fait sentir de plus en plus.
Il faut rappeler que plusieurs négociations ont été entreprises avec les syndicats de ladite compagnie afin d’empêcher cette grève. Mais ceux-ci semblent être déterminés que jamais. Pendant que les travailleurs réclament 6 % d’augmentation de salaire, les autorités proposent 2 %. À ce titre, Karine Monsegu, de la CGT s’exprime : « Le préalable à toute discussion, c’est 6 % d’augmentation de salaire.» Dans le même sens abonde Karim Taïbi qui poursuit en ajoutant : « On ira chercher nos 6 %, c’est un dû. » Cette grève risque de coûter chère aux voyageurs de ladite compagnie.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays