L’heure de la retraite approche. Pourtant, El Hadji Diouf ne s’est toujours pas assagi. A 34 ans, l’ancien international sénégalais continue de faire des remous, en Malaisie, qu’il a rejoint en novembre dernier. Rapidement adopté par les supporters du Sabah FA (D2), l’ancien Lensois avait même été nommé capitaine. Un honneur qu’il a perdu dimanche dernier.
Comme souvent, l’attitude de “Dioufy” est au cœur de la polémique. Son club l’accuse de sécher les entraînements depuis la reprise il y dix jours et de tenter de rejoindre Johor FC, un cador de première division. El Hadji Diouf s’est lié d’amitié avec le Prince Tunku Ismail Sultan Ibrahim, président de cette formation, qui envisage d’ouvrir une académie de football au Sénégal. En guise de remerciements, l’attaquant s’est même dit prêt, selon la presse locale, à jouer bénévolement pour Johor.
Diouf accusé de “coucher avec l’ennemi“
Ces déclarations ont été perçues comme une trahison dans les rangs du Sabah FA. “C’est une affaire vraiment triste“, déplore le team manager du club. “El Hadji Diouf n’est vraiment pas professionnel. Il est le capitaine des Sabah Rhinos et pendant la saison il ne peut pas jouer pour une autre équipe car il est sous contrat avec nous. Il a donc l’obligation de jouer pour nous car c’est nous qui payons son salaire.”
Le team manager reproche aussi à l’ancien de Liverpool d’avoir fustigé la stratégie de Sabah sur la télévision du Johor FC, contribuant ainsi à la dévoiler. “On ne peut pas donner le brassard à quelqu’un qui couche avec l’ennemi“, résume-t-il. “Le contrat de Diouf court jusqu’à la fin de la saison, en décembre, et si Johor le veut vraiment, ils doivent le recruter dans les règles.”
“Ils sont jaloux de notre amitié“
Interrogé par L’Observateur, El Hadji Diouf a tenté de calmer le jeu, tout en adressant quelques piques bien senties à son employeur. “Que les dirigeants pensent ce qu’ils veulent, ce n’est pas mon problème. Ils croient que je vais partir parce que le prince, qui est le président du plus grand club d’ici, Johor, est devenu mon ami. Ils sont jaloux de notre amitié, il n y a que ça“, assène le Lion, qui met en avant son honnêteté : “Contre Johor (qui possède une équipe B en D2, ndlr), j’ai marqué et livré une passe décisive. Pour vous dire que malgré notre amitié, je fais mon boulot sur le terrain.”
L’attaquant ne se fait toutefois pas prier pour clamer ses envies de départ. “Le prince est un grand homme avec des ambitions énormes. Le football malaisien a besoin de dirigeants de sa trempe. Il ne lésine pas sur les moyens pour faire grandir son club. Il n’y a pas, en Malaisie, une personne qui refuserait de travailler avec lui“, argue l’attaquant. “Il a dit qu’il pourrait créer une école de football au Sénégal. Tous les grands clubs ont des académies en Afrique, pourquoi pas Johor ? S’il me demande de l’aider, je le ferai avec plaisir.” Jusqu’au prochain divorce.
Source: afrik