Ce mardi, un navire humanitaire affrété par l’ONU a quitté le port de Pivdenny, dans le sud de l’Ukraine, avec 23.000 tonnes de blé à son bord. Il se dirige vers le port de Djibouti en Afrique pour que ces denrées soient distribuées dans le pays. S’il s’agit du premier navire humanitaire, une dizaine de bateaux commerciaux ont d’ores et déjà quitté l’Ukraine. Ils peinent toutefois à trouver preneur pour vendre leurs cargaisons.
C’est un soulagement alors que 345 millions de personnes dans 82 pays sont aujourd’hui confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et que jusqu’à 50 millions de personnes dans 45 pays risquent de sombrer dans la famine sans aide humanitaire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le spectre d’une crise alimentaire provoquée par la guerre entre l’Ukraine et la Russie déclenchée le 24 février dernier semble s’éloigner avec le départ du premier navire humanitaire affrété par l’ONU pour transporter des céréales ukrainiennes. Il a quitté, ce mardi, le port de Pivdenny, dans le sud de l’Ukraine, avec « 23.000 tonnes de blé à bord de ce navire affrété par le Programme alimentaire mondial des Nations unies », a indiqué le ministère ukrainien de l’Infrastructure sur Telegram. « Le navire Brave Commander avec du grain pour l’Afrique a quitté le port de Pivdenny. Ce matin, le cargo est parti pour le port de Djibouti, où les vivres seront livrées à l’arrivée aux consommateurs en Ethiopie », a-t-il précisé. Présent au port de Pivdenny dimanche, le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov avait dit espérer que « deux ou trois » navires supplémentaires affrétés par l’ONU pourraient en partir prochainement.
Des navires commerciaux en difficulté
Ces derniers jours, ce sont des navires commerciaux qui ont quitté les ports ukrainiens, chargés de denrées, et ce, grâce à l’accord signé le 22 juillet entre la Russie, l’Ukraine et la Turquie sous l’égide de l’ONU, laissant entrevoir l’espoir pour les Ukrainiens d’écouler une partie des 10 milliards d’euros de céréales qui stagnent encore sur le territoire qu’ils contrôlent. La tâche semble toutefois plus difficile que prévu. Seuls une dizaine de bateaux chargés de céréales ont d’ores et déjà quitté les ports ukrainiens d’Odessa et de Tchornomorsk et peinent à trouver preneurs pour leurs cargaisons.
C’est notamment le cas pour le « Razoni », premier navire a quitté un port ukrainien depuis le début de la guerre le 1er août. Alors qu’il avait déjà pris la mer, son acheteur initial, vraisemblablement basé au Liban, qui avait passé commande avant la guerre, a finalement renoncé à acquérir la cargaison, prétextant le retard de la livraison imputable à la guerre, alors même qu’une cérémonie était prévue avec les diplomates à Tripoli au Liban. En cause, la qualité des grains, qui s’est sérieusement dégradée après plusieurs mois passés dans la cale du Razoni. Sans compter que les navires sont contraints de sillonner dans des zones ultra-militarisées, particulièrement proches des côtes d’Ukraine et de Crimée, où les bâtiments de guerre de la marine russe cohabitent avec les mines sous-marines larguées par les Ukrainiens.