Les enquêteurs disposent de documents attestant que c’est bien l’avocat Robert Bourgi qui a commandé et réglé une facture de 13.000 euros.
PRESIDENTIELLE 2017 – Le nom du généreux mécène de François Fillon était resté secret jusqu’à ce vendredi. Selon les informations du Monde, les enquêteurs disposent désormais des documents attestant que c’est l’avocat Robert Bourgi, pilier de la “Françafrique”, qui a commandé puis réglé les coûteux vêtements sur mesure du candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle.
Le JDD, qui avait dévoilé l’affaire, affirmait qu’un donateur avait signé le 20 février dernier un chèque de 13.000 euros pour deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. “J’ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami”, avait rétorqué François Fillon, assurant aussi que “tout ça n’a rien à voir” avec la politique.
Problème: Robert Bourgi n’est pas un nouveau venu dans la galaxie de la droite française. S’il n’a jamais été élu, cet avocat qui assure disposer de liens solides avec l’Afrique, n’a cessé de graviter dans les sphères ministérielles, que ce soit auprès de Dominique de Villepin ou de Nicolas Sarkozy. Après la défaite de ce dernier en 2012, Robert Bourgi s’était rapproché de François Fillon avant de finalement soutenir à nouveau Nicolas Sarkozy. Le Monde affirme que les vêtements ont été commandés le 7 décembre 2016, soit neuf jours après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite
Robert Bourgi s’est démarqué en accusant plusieurs responsables politiques de la droite et de l’extrême droite d’avoir reçu des “valises” de billet émanant d’Afrique, s’attirant plusieurs plaintes devant la justice.
Contacté par mail par l’AFP au sujet des costumes de l’ex-Premier ministre, dont la facture a été réglée selon ce dernier par “un ami”, Robert Bourgi a répondu de façon laconique: “Je ne ferai aucun commentaire. Je donne la priorité aux juges s’ils venaient à m’interroger.” Finalement, Robert Bourgi a confirmé à BFMTVêtre l’auteur des cadeaux et assure n’avoir rien attendu en retour. “Un simple cadeau amical” effectué, selon lui, sans “conflit d’intérêt ni trafic d’influence”, a-t-il ensuite déclaré à l’AFP. “On ne m’a jamais vu à son siège de campagne comme à ses meetings”, a assuré l’avocat.
Ce jeudi, Marianne a révélé que le parquet national financier avait élargi l’enquête des juges d’instruction à des soupçons de trafic d’influence contre François Fillon, déjà mis en examen pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la HATVP
La rédaction