Les combattants, appartenant à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) ou à des groupes armés progouvernementaux, se préparaient pour les patrouilles mixtes prévues par l’accord de paix signé entre Bamako et ces différents groupes armés. Ces patrouilles, auxquelles doivent également se joindre des militaires maliens, sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature de l’accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, et dont l’application tarde à venir.
L’attentat-suicide a fait au moins 70 victimes mercredi à Gao, au Mali, indique un nouveau bilan médical. De nombreux blessés ont été évacués vers Bamako.
Au moins 70 personnes ont péri mercredi dans l’attentat-suicide visant des combattants de groupes armés signataires de l’accord de paix à Gao, selon un nouveau bilan médical obtenu jeudi par l’Agence France-Presse. Le chef de l’État malien Ibrahim Boubacar Keïta est parti ce jeudi rendre « visite aux blessés, aux familles des victimes à l’hôpital et au camp » frappé par l’attaque, a annoncé la présidence sur son compte Twitter. « Plus de 70 victimes [décès] sont à déplorer », a déclaré à l’AFP une source de santé à Gao, soulignant que ce bilan risquait de s’alourdir encore en raison du grand nombre de blessés, évacués mercredi soir vers Bamako. Un précédent bilan faisait état de 60 morts et de 115 blessés dans cette attaque-suicide, qui a frappé un camp de regroupement de combattants de groupes armés signataires de l’accord de paix de mai-juin 2015. Le président malien a annoncé un deuil national de trois jours à la suite de cet attentat, le plus meurtrier de l’histoire récente du Mali, revendiqué par le groupe du djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).