« C’est n’importe quoi. » Sur son compte Twitter, Matthew Keys, un ancien employé de l’agence Reuters, s’est plaint du jugement prononcé mercredi 7 octobre par un jury fédéral de Californie à son encontre. Cet Américain de 28 ans a été reconnu coupable de complicité de piratage, en lien avec des hackeurs de la mouvanceAnonymous, qu’il a aidés à pirater le site du Los Angeles Times.
Il leur avait fourni en 2010, sur un tchat, un identifiant et un mot de passe permettant d’accéder à un serveur du groupe Tribune Company, qui possède, entre autres, le Los Angeles Times. Selon l’acte d’accusation, il les aurait incités à s’en servir pour « foutre la merde ». Les pirates les avaient ensuite utilisés pour modifier le titre et plusieurs éléments d’un article publié sur le site du quotidien. Et ce deux mois après que Matthew Keys a été licencié par KTXL-TV, une chaîne détenue par le même groupe.
Enregistrement du FBI
En 2013, les autorités fédérales étaient remontées jusqu’à lui et l’avaient inculpé alors qu’il travaillait pour l’agence de presse Reuters, en tant que chargé des réseaux sociaux. Il a depuis été licencié.
Pendant le procès, Matthew Keys a nié avoir transmis ces informations, affirmant qu’il faisait des recherches sur Anonymous et considérant que son « seul crime était d’avoir commis un acte de journalisme ». Dans un enregistrement du FBI datant de 2012, il avait pourtant avoué les faits – il affirme aujourd’hui que ces déclarations ont été sorties de leur contexte.
La peine n’a pas encore été prononcée, mais l’ancien journaliste a déjà annoncé qu’il ferait appel, considérant les chefs d’accusation démesurés par rapport au piratage effectif du site.
Source: lemonde.fr