Au Mali, la situation est très tendue dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, dans le centre du pays. Alors que le siège du village de Farabougou par des jihadistes se poursuit depuis près d’un mois, ce sont d’autres localités de ce cercle qui ont connu ces dernières heures des incidents préoccupants. Des tensions intercommunautaires qui ont fait des morts.
L’imam de N’Débougou a été tué hier soir, lundi 2 novembre. Quelques heures plus tôt, un commerçant adjoint à l’imam avait également été assassiné, à Toridagako, selon un élu de la zone. Plusieurs responsables du cercle de Niono, contactés par RFI, ont pu confirmer ces assassinats dont les circonstances demeurent floues.
Mais ces assassinats ont suscité de vives tensions, chasseurs traditionnels dozos et communautés peules s’en renvoyant la responsabilité, « sans preuve tangible », précise un autre élu de la zone. Ces localités ne sont situées qu’à une soixantaine de kilomètres du village de Farabougou, encerclé depuis près d’un mois par des jihadistes. Difficile de dire s’il faut établir un lien direct entre ces événements.
Des tentatives de médiation
Ce mardi 3 novembre, dans la matinée, le marché hebdomadaire de Dogofry, tout proche de Farabougou, n’a pas pu se tenir. Des chasseurs dozos auraient fait descendre des forains peuls de leurs véhicules. Il y aurait eu des morts selon plusieurs sources, mais aucun bilan définitif recoupé n’est disponible.
Des jihadistes, qui se revendiquent comme tels (sans exprimer leur appartenance à un groupe en particulier), interdisent depuis près d’un mois tout accès terrestre à Farabougou, en dépit de l’arrivée dans le village de militaires maliens, il y a une dizaine de jours, par hélicoptère.
Des notables locaux impliqués dans une tentative de médiation expliquent que les jihadistes ont à la fois des revendications idéologiques – comme l’application de la charia – et communautaires, après des accusations mutuelles d’assassinats et de vols de bétail entre populations bambaras et chasseurs dozos d’une part, et habitants peuls d’autre part.
Source: RFI