Crime odieux ? Règlement de compte meurtrier ? Ou acte terroriste ? La nouvelle de l’assassinat du médecin-miliatire, Mamadou S Camara, révélée dans la soirée de samedi à dimanche, a provoqué un véritable électrochoc dans la ville de Gao. Tué chez lui, à son domicile, en début de nuit, ce samedi 14 mai, par des individus non identifiés, la mort de cet officier militaire continue toujours de soulever de nombreuses interrogations avant que les enquêtes, aussitôt ouvertes, n’apportent des indices probants. Trouble dans les rangs de la haute hiérarchie militaire…
Le commandant, médecin-militaire, Mamadou S Camara, qui vient d’être sauvagement abattu, en début de nuit, ce samedi 14 mai, était en réalité le médecin-chef de l’armée de Kidal, déployé à Gao. Il a été froidement assassiné à son domicile, sis dans un quartier populaire de Gao, par des individus non identifiés qui courent toujours dans la nature.
Le colonel Souleymane Dembélé, chef de cellule Communication du PC Maliba de Gao, était encore sous le choc quand il évoquait, hier matin, ce drame survenu dans des circonstances, non encore élucidées.
Selon toute vraisemblance, l’officier assassiné ne vivait pas au camp militaire et se trouvait tranquillement chez lui quand il a été surpris par des assaillants qui lui ont tiré dessus avant de s’enfuir, hors de la ville, rapporte-t-on de sources sécuritaires, sans y apporter autres précisions. La mort tragique de ce commandant médecin, Mamadou Camara, bien connu aussi bien des populations civiles et des milieux sécuritaires, comme un homme disponible et aimable pour les malades et les accompagnateurs, a suscité, dans toute la ville de Gao un sentiment d’indignation et de stupeur, en raison justement des circonstances troubles dans lesquelles le drame s’est produit ; nuitamment et chez lui alors qu’il s’y trouvait en privé, après certainement des heures et des journées passées à la stricte surveillance médicale.
Comme de nombreux chefs militaires, en mission à Gao, le médecin-militaire, commandant de son état, assassiné, ne vivait pas avec de la famille, selon son entourage. Il est donc certain que les assaillants, qui ont réussi à pénétrer chez lui, ont pris toutes les précautions avant de commettre le crime odieux et puis ensuite, s’enfuir sans apparemment laisser apparaitre le moindre soupçon sur leur forfait. D’ailleurs, compte tenu de l’état de la confusion liée à ce drame, c’est le directeur régional de la santé de Gao qui, une fois alerté par des agents de santé de la ville, a fini par informer la hiérarchie militaire qui prendra, rapport-et-on, des précautions d’usage en la matière, à savoir sécuriser les lieux du drame, identifier le corps, tout en permettant aux enquêteurs de rentrer immédiatement dans la danse.
En cette matière, dit-on, aucune piste n’est négligée. Dès l’annonce de la tragédie, après avoir littéralement bouclé les lieux à tous mouvements de personnes, un périmètre de sécurité a été dressé tout autour du domicile de l’officier tué. Sur place, tous les indices, y compris les moindres détails susceptibles d’être exploités, sont prélevés. Tout le dispositif sécuritaire et d’enquête ; constitué à la fois des forces spéciales que des gendarmes, comme les autorités d’investigations judiciaires et criminelles, s’est mis immédiatement au travail et traquait les moindres éléments d’information, liés aux gestes de l’officier assassiné. Dans le même temps, nous a-t-on révélé de sources militaires, la traque militaire était organisée contre les assaillants, dont on sait peu de choses, concernant leur nombre, mobile et autres identités, sur lesquels éléments les enquêteurs vont nécessairement accentuer leurs recherches en vue d’élucider plus rapidement les zones d’ombre de cet effroyable crime, survenu dans un quartier populaire de la ville de Goa.
En tout état de cause, il est évident que les enquêtes, qui se poursuivent inlassablement, depuis les premiers moments de ce drame, scrutent les moindres détails sur l’origine des assaillants qui ont perpétré le crime. Dans l’entourage de ce dossier aux relents judiciaires, il est primordial de s’accorder sur l’identité des agresseurs. Si plusieurs sources estiment que ce genre d’assassinat ciblé sur la personne de hauts officiers de l’armée, tenant de positions stratégiques (dans le but de saper le moral de la troupe, est à privilégier par les enquêteurs, d’autres n’écartent pas la possibilité de crime odieux, sur fond de règlement de compte, plus fréquent dans ce genre de confusion sur un théâtre d’affrontements conflictuels aussi confus, comme le cas de la ville de Gao.
PAR Sékouba Samaké
Source: info-matin