Cela fait un an que les militaires ont accaparé le pouvoir à Bamako après avoir chassé IBK. À leur arrivée, les Maliens aspiraient à un changement profond du système de gouvernance. Mais un an après, ils ne constatent quasiment aucun changement. Et beaucoup de citoyens estiment que la transition a échoué. C’est dans cet esprit que l’Ajcad a abordé le bilan de la transition la semaine dernière.
Sur le plateau, on notait la présence des personnalités suivantes : Moussadeck Bally, opérateur économique, Moussa Marra, acteur politique, Adam Dicko et Moussa Kondo, acteurs de la société civile. Les invités se sont prononcés sur le thème : « Un an de la transition, bilan et perspectives »
Selon les invités de ce café citoyen, le bilan de la transition est mitigé alors qu’au début de cette transition, les Maliens fondaient un grand espoir. Mais l’échec de la transition ne semble pas surprendre nos panelistes. « Je n’attendais pas grand-chose de la transition, car les équipes de transition en général sont des équipes qui ne sont pas prêtes ou préparées », a laissé entendre Moussa Mara. Pour lui, au-delà de l’impréparation de l’équipe de transition, elle manque de temps, de connaissance et de volonté.
Adam Dicko, abondant dans le même sens que Mara, affirme que la transition a échoué dès le départ. Selon elle, la transition s’est trop chargée en essayant de résoudre tous les problèmes à la fois. Chose qui n’est pas propre à une transition. De l’avis d’Adam Dicko, la transition doit s’intéresser aux réformes institutionnelles et l’organisation des élections et non de vouloir résoudre tous les problèmes. Pour elle, ce qui manque à la transition, ce n’est pas le temps mais plutôt la volonté. « La transition n’a apporté aucun changement. Un an après, la crise scolaire persiste, l’insécurité s’aggrave, les denrées sont toujours chères », dénonce-t-elle.
Soulignons qu’au cours du café citoyen, l’auditoire a eu droit à une série d’interviews de quelques Maliens. Le constat est le même, c’est le désespoir total chez le citoyen lambda.
Oumar SANOGO