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Un an après le coup d’Etat : Les défis restent toujours nombreux

La crise actuelle que traverse notre pays comporte trois volets : la situation humanitaire qui demeure encore très fragile, la guerre en cours et le volet sécuritaire qui aura connu tout de même une nette amélioration grâce à l’armée malienne, à la MISMA et à l’opération Serval.

AMADOU HAYA SANOGO CAMP KATI JUNTEIl y a aussi la gestion de  la situation politico-institutionnelle et la tenue des élections présidentielles courant le mois de juillet. 

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies, environ 431 000 personnes se sont déplacées, depuis le début du conflit en janvier 2013 dont 260 000 déplacés internes et 170 313 réfugiés et 4,3 millions de personnes auraient besoin d’assistance humanitaire. L’occupation jihadiste et ensuite la guerre qui se mène a aggravé l’insécurité alimentaire et a presque vidé les maigres réserves  des communautés d’accueil.

Un récent rapport des Nations Unies sur les besoins prioritaires signale que « la dynamique de la crise malienne a fortement changé sur les plans sécuritaire, politique et humanitaire (depuis janvier 2013). Dans une certaine mesure, le contexte s’est même complexifié, devenant encore moins lisible et prédictible qu’il ne l’était antérieurement.

Sur le plan politique, les incertitudes demeurent et l’on ne peut exclure l’apparition de nouvelles tensions ».

Un lien peut, cependant, être fait entre la situation humanitaire et la crise politico-institutionnelle.

Les poids lourds de la classe politique malienne ne semblent pas être prêts à faire face collectivement aux causes profondes de la crise malienne. Pourtant, ils doivent se mettre d’accord sur l’essentiel qui est de restaurer la bonne gouvernance. Hélas, actuellement, les conditions ne sont pas réunies pour un tel débat.

Dans le cadre de la feuille de route visant à mettre fin au processus de transition politique, le gouvernement a décidé d’organiser les élections courant le mois de juillet. Le doute subsiste, cependant sur la possibilité d’établir une liste électorale, de délivrer des cartes d’électeur et de mener des campagnes à temps pour que les élections puissent avoir lieu à la date fixée et que le scrutin soit crédible.

La participation populaire est aussi un sujet de préoccupation, surtout qu’une grande partie des populations du nord n’est pas encore installée et que le service public y est, pour le moment quasi inexistant.

Organiser des élections demande aussi beaucoup de moyens financiers. La communauté internationale va devoir s’engager pour débloquer la somme nécessaire. Les délais dépendent donc aussi des moyens qu’elle voudra bien allouer à notre pays surtout que d’autres dossiers brulants la préoccupent comme celui de la Syrie.

La population malienne doit prendre conscience que ces élections qui arrivent est une occasion pour elle de contribuer au processus de sortie de crise.

Commission Dialogue et Réconciliation

Les autorités de transition ont aussi annoncé la création d’une Commission Dialogue et Réconciliation pour ouvrir un dialogue inter malien, identifier les groupes politiques et sociaux et condamner les violations graves des droits de l’Homme.

Le problème avec ce genre de commission ou de conférence, c’est qu’il peut servir à dire tout et son contraire. Va-t-elle être utilisée de manière constructive ou va-t-elle simplement leur servir à dire qu’ils l’ont fait ? Ce n’est pas encore clair. Un autre problème avec ce genre d’institutions, c’est qu’on ne sait jamais vraiment si les personnes qui ont été nommées pour représenter certains groupes les représentent réellement.

Rétablir l’unité nationale est une nécessité. Or, beaucoup d’obstacles demeurent. Les rebelles touaregs semblent toujours vouloir une autonomie d’une partie du nord du Mali.

Par ailleurs, la mission européenne de formation de l’armée malienne commencera effectivement à partir du mois d’Avril. Permettra-t-elle réellement de doter le Mali d’une armée forte et républicaine ?

Ahmed M.THIAM

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