Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé mardi la démission de son Premier ministre Arseni Iatseniouk et celle de son procureur général, tous les deux vivement critiqués notamment pour le retard pris dans la mise en oeuvre des réformes.
“Le président a appelé le procureur général et le Premier ministre à partir pour restaurer la confiance dans le pouvoir”, a écrit sur Twitter Sviatoslav Tsegolko, porte-parole du chef de l’Etat.
C’est toutefois à la Rada, le Parlement ukrainien, qu’il revient de décider du sort des deux hommes.
Peu après 14H00 GMT, M. Iatseniouk, qui n’a pas encore réagi à la déclaration du président, est arrivé au Parlement où son gouvernement doit présenter son rapport annuel.
“Le gouvernement a fait beaucoup pour sauver le pays, stabiliser la situation économique et lancer les réformes. Mais la société a clairement décidé que les erreurs sont plus nombreuses que les acquis”, a ajouté le chef de l’Etat dans une adresse à la Nation.
“Pour restaurer la confiance, la thérapie ne suffit pas, c’est la chirurgie qui est nécessaire”, a-t-il poursuivi. “Nous perdons de précieux jours, semaines et mois”, a encore ajouté le chef de l’Etat en qualifiant la situation actuelle de l’Ukraine d'”impasse”.
M. Porochenko a néanmoins écarté le scénario de législatives anticipées, soulignant qu’un nouveau cabinet devait être formé par la coalition pro-occidentale actuelle.
En poste depuis deux ans, Arseni Iatseniouk était très critiqué ces derniers mois pour l’insuffisance de réformes promises et en raison de sa défense présumée des intérêts d’oligarques dont il était proche. Il risque de faire face à une motion de censure au Parlement dès mardi.
Le procureur général Viktor Chokine, dont la démission était depuis longtemps réclamée par des militants et, selon des médias, par les Occidentaux, est de son côté un proche du président Porochenko. Ses critiques l’accusent de ne rien faire pour lutter contre une corruption omniprésente, voire même de couvrir ce fléau notamment lorsque cela concerne des oligarques proches du pouvoir.
Lundi, l’un de ses adjoints au sein du parquet général ukrainien a démissionné en expliquant que “ce ne sont pas le droit et la loi qui sont appliqués mais l’arbitraire et l’illégalité”.
