Comme à son habitude, le « criquet de Pelengana » Mahmoud Dembélé dit Badjan, vient de sauter de l’UDD vers une destination non encore révélée. L’information aurait passé comme un banale fait divers et pourrait simplement être rangée dans la corbeille, s’il ne s’agissait pas d’un véritable transhumant politique ayant fini de visiter presque toutes les chapelles du microcosme ségovien.
En effet, c’est après avoir usé ses godasses au PARENA de Tiebilé Dramé, et trainé sa bosse au PDES de Djibril Diop qu’il est venu échouer à l’UDD. Et c’est le mercredi 29 novembre dernier qu’il a transmis sa lettre de démission au siège du parti à Bamako. Lettre dans laquelle, Mahamoud Dembélé déclare clairement qu’il ne voudrait plus continuer à militer et à défendre les couleurs de l’UDD dans la région de Ségou. Pourquoi ? Retenons les plus apparentes de ses raisons.
Connu pour son appétit boulimique, « le criquet » voudrait à lui tout seul coloniser le tout Pélengana. C’est-à-dire mener seul les débats contrairement aux principes de base de la démocratie (au sein du parti). Ensuite, il s’est montré non seulement très athlétique, mais aussi et surtout maladroit pour la conquête des postes cumulés de président de cette formation politique, et dans la commune rurale de Pélengana et dans la section de Ségou. Pour avoir été choisi comme Directeur de campagne lors des municipales dans la commune de Pélengana, la moutarde qui lui était monté au nez a dû avoir raison de Mahamoud, au point de lui donner des vertiges.
Ayant perdu ses sens du discernement, il n’a jamais compris qu’il avait été régulièrement mis en minorité pour ses prétentions. Et à plusieurs niveaux. D’abord après les élections, lui qui croyait mériter d’être président du parti dans la commune a été mis en minorité par rapport à la mise en place de la commission de négociations des alliances des élections locales et régionales. N’ayant pas supporté cette disgrâce, pardon ce désaveu, le « criquet » de Pelengana Mahamoud Dembélé s’est finalement résolu à migrer loin du parti de la colombe blanche.
La direction du parti n’a fait aucun commentaire sur ce départ qui ne semble préoccuper personne. Occupée à accueillir de nouveaux militants et des centaines d’élus venants de tous les bords politiques, la direction de l’UDD semble être débordée et ne peut s’occuper à gérer de lointains faits divers. Il faut rappeler que de 200 conseillers municipaux à l’issu des dernières communales, l’UDD compte à nos jours plus de 500. Son unique député s’est trouvé un second lui donnant du coup deux parlementaires à l’hémicycle.
Et selon des sources proches de l’Etat major du parti, l’UDD fait parti désormais des rares partis politiques présents sur l’ensemble du territoire national. Sa capacité de mobilisation, et la machine électorale dont il s’est doté, font de lui une force politique majeure du Mali. Le leadership de son jeune président et son dynamisme a permis d’insuffler à l’UDD du sang neuf. Dans un avenir très proche, il faudra bien compter Tieman Hubert Coulibaly parmi les leaders politiques de premiers rang au Mali et pourquoi pas en Afrique.
Amadingué Sagara
La Dépêche