Un étudiant tunisien ayant fait appel de sa condamnation à un an de prison pour homosexualité sera fixé sur son sort le 17 décembre, a indiqué son avocate jeudi à l’AFP.
Lors de la deuxième audience de son procès en appel, le jeune homme a demandé un non-lieu au tribunal de Sousse (centre-est), selon Me Fadwa Braham.
“Il a dit au juge qu’il allait être diplômé cette année, qu’il allait chercher du travail et que ce serait très difficile avec un casier judiciaire”, a-t-elle ajouté.
Le juge a indiqué qu’il rendrait son verdict le 17 décembre.
Interpellé en septembre pour être interrogé dans le cadre d’une affaire d’homicide, le jeune homme avait nié toute implication dans le décès mais reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la victime. La police avait alors, selon son avocate, rédigé un autre procès-verbal et l’avait obligé à se soumettre à un examen anal.
L’étudiant avait ensuite été condamné à un an de prison pour homosexualité. Il a fait appel et a été remis en liberté provisoire début novembre en échange du paiement d’une caution de 500 dinars (230 euros).
L’article 230 du code pénal tunisien punit la sodomie et le lesbianisme de trois ans d’emprisonnement.
Sa condamnation a été dénoncée par des ONG réclamant une révision du code pénal en se fondant sur la nouvelle Constitution qui fait de l’Etat tunisien le “garant de la protection de la vie privée des citoyens”.
L’association Shams a notamment réclamé la libération “immédiate” de toutes les personnes “détenues pour leur homosexualité” et lancé une campagne sur internet contre les “tests de la honte”, jugeant “scandaleux” le recours à un examen anal.
Il s’agit d’une pratique “cruelle”, “inhumaine” et “dégradante”, contraire aux lois internationales et pouvant être assimilée à un acte de “torture”, a également estimé Human Rights Watch (HRW), en appelant à l’annulation de la condamnation de l’étudiant.
Source: AFP