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Tribune : Les bons et mauvais points d’IBK en 2014

L’année 2014 a vécu. Vive l’année 2015. En effet, 2014 a été, pour les Maliens et les Maliennes, les ruraux comme les citadins, les fonctionnaires comme les artisans, agriculteurs et éleveurs  une année assez difficile sur le triple plan financier, économique et sécuritaire.Fait marquant pour la majorité des Maliens : la rareté de l’argent, avec comme conséquences la pauvreté étouffante, la frustration généralisée, la déception grandissante.

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Le front social a été très menaçant et parfois en ébullition avec la grève de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et d’autres syndicats.

Le secteur privé s’est vu son chiffre d’affaires dégringolant, avec comme conséquences  des licenciements et la fermeture de certains domaines d’activités. L’hôtellerie et le tourisme souffrent toujours de la timidité dans la reprise deses activités.

Les services publics crient à la réduction au minima de leurs budgets. Plusieurs départements se sont vus réduire à plus de 70% leur budget spécial d’investissement (BSI). Les services d’assiette du pays sont sous une pression permanente de renflouer les caisses de l’Etat.

Les bailleurs de fonds et les partenaires au développement les plus importants (le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale, l’Union Européenne) avaient suspendu leur coopération avec le Mali pour  cause de mauvaise gouvernance.

L’insécurité est grandissante dans nos  grandes villes (vols à mains armées, assassinats, coupeurs de routes, etc.). La sécurité dans les régions septentrionales de notre pays n’est toujours pas totalement rétablie. Les attaques incessantes terroristes contre les forces onusiennes en sont la preuve.

Les pourparlers inter maliens d’Alger trainent toujours. Aucun accord n’est encore signé.

A ce tableau peu reluisant, il faut ajouter les graves erreurs de gouvernance. Au nombre desquelles, la visite inopportune du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, le 21 mai. Une visite qui a été désastreuse aux conséquences humaines, sécuritaires et diplomatiques incalculables. La mauvaise gouvernance notoire dans la désormais célèbre affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des armements militaires. Ce qui a entrainé  la suspension de l’aide de nos plus importants bailleurs et partenaires. Des faits très graves mais qui, jusque-là, sont restés impunis. Ce qui fera dire TiébiléDramé à la conférence de Cadres de son parti PARENA, le weekend dernier, que le Mali est devenu « le royaume de l’impunité ». L’impunité serait-elle, alors,  érigée comme un mode de gouvernance, nous interrogeons nous.

Tous les soubresauts qui ont marqué l’organisation des examens et les résultats catastrophiques qui en ont découlé montrent à suffisance les problèmes auxquels notre école est confrontée.

Sur le plan politique, le parti majoritaire (le Rassemblement pour le Mali) ne semble plus être en odeur de sainteté avec le Président de la République. Depuis la nomination du premier ministre Moussa Mara, chef de parti politique avec un seul député à l’Assemblée nationale. Visiblement le président  ne sent pas son parti. Et il l’aclairement dit à la faveur de sa dernière rencontre avec la majorité présidentielle. Est-ce, là, un fossé qui se creuse entre IBK et le RPM ? En tous les cas, la création de l’AFD par le ministre Tiéman Hubert Coulibaly pour soutenir les actions du Président n’est pas anodine dans le microcosme politique malien. Une création qui n’a d’ailleurs pas laissé indifférent le RPM.

Les bons points

Fort heureusement que l’année 2014 a enregistré la reprise de la coopération avec les bailleurs de fonds qui a été saluée par le Gouvernement et même les partis de l’opposition. Elle a été aussi marquée par la maîtrise de la propagation de la maladie à virus Ebola. A ce niveau, vigilance et alerte doivent être de mise.

La visite, avec grand renfort médiatique, du Président de la République en Chine aurait permis de mobiliser 5500 milliards de francs CFA pour de grands projets de développement. Les Maliens attendent toujours, après l’effet d’annonce, une concrétisation de toute cette manne financière.

Il est intéressant de noter l’effort du Président à communiquer avec la classe politique malienne (opposition comme majorité). Ce cadre périodique de dialogue et d’échange entre le chef de l’Etat et la classe politique mérite d’être maintenu.

Le document relatif aux «  éléments  pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali », est certes un pas non moins important dans le processus, mais il a besoin d’être toiletté pour y susciter l’adhésion des Maliens.

Il faut bien espérer que l’année 2015 soit la meilleure pour les Maliennes et les Maliens, avec une meilleure gouvernance, la totale reprise des activités économiques, la signature d’un accord de paix qui contenterait tous les enfants du pays, la levée totale de l’embargo financier par les bailleurs de fonds, la lutte implacable contre l’impunité, la corruption, la délinquance financière et l’insécurité dans nos villes et campagnes. Bonne et heureuse année à tous les Maliens. Bonne et heureuse année au Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta pour une nouvelle et meilleure méthode de gouvernance, avec des femmes et des hommes compétents et intègres qu’il faut à la place qu’il faut.

MAFILA

 

 

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau  du   24 déc 2014.
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