Interpellé à Paris sur la base d’un mandat international lancé par la justice malienne et bénéficiant ensuite d’une main levée de la justice française dès le lendemain, Moustapha Ben Barka passe ainsi entre les mailles du filet. Pendant que ses avocats, selon les propos rapportés par l’AFP, traitent les autorités maliennes de terroristes.
Interpellé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en France, le 12 septembre 2022, sur mandat d’arrêt de la justice malienne, Moustapha Ben Barka, ancien secrétaire général de la Présidence de la République du Mali et plusieurs fois ministre sous Feu Ibrahim Boubacar Keïta, actuellement
vice-président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) où il siège pourtant au nom du Mali, a été ensuite relâché le lendemain de son interpellation.
Ses avocats français, notamment Me Marcel Ceccaldi et Dominique Inchauspé, « engagent Interpol » qui a fait une notice rouge, selon l’AFP, et l’appellent « à plus de discernement dans l’exercice de ses fonctions quand l’organisation est sollicitée d’agir par des États qui se placent en marge des règles internationales ».
Précisons que Moustapaha Ben Barka qui avait été placé en rétention judiciaire, distincte de la garde à vue parce qu’il n’est pas soupçonné de délit commis en France, a été relâché le lendemain suite à une décision de la justice française qui a choisi de ne pas poursuivre la procédure d’extradition formulée par les autorités maliennes. Rappelons que Moustapaha Ben Barka est poursuivi par la justice malienne dans l’affaire de l’acquisition de l’avion présidentiel sous le régime d’IBK, un dossier qui a déjà motivé la mise sous mandat de dépôt d’autres personnalités du régime IBK.
Après sa libération en France, ses avocats, selon l’AFP, justifient cette main-levée de la justice française en ces termes : « L’absence de tout fondement factuel et juridique du mandat d’arrêt, l’atteinte évidente à la liberté individuelle de Moustapha Ben Barka, le caractère arbitraire de cette procédure… ».
Mais de là à traiter nos autorités de terroristes, il y a un pas qu’il ne fallait pas franchir et pourtant ils l’ont fait car, selon l’AFP qui rapporte les propos des avocats de Moustapha Ben Barka, ils dénoncent « le terrorisme judiciaire d’État auquel se livrent les autorités maliennes ».
Pourquoi Moustapha Ben Barka est-il poursuivi ? Que lui reproche-t-on ? Pour éclairer l’opinion, nous reviendrons en détail sur cette affaire Moustapha Ben Barka, dans une de nos prochaines éditions.
M.O.M.
Source: Le Katois