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Traque des terroristes dans la zone des «trois frontières : Le Burkina Faso fait preuve de bon sens, le Niger se fourvoie !

Depuis un certain, les forces du mal mènent des actes de terrorisme dans la zone des «trois frontières». La situation, faute de coopération plus étroite entre les Etats partageant cette zone, s’est en effet dégradée, et la nature ayant horreur du vide, les terroristes et autres narcotrafiquants s’y sont solidement incrustés. Si la posture a changé depuis le changement de régime au Mali, il urgeait que le Burkina Faso affiche sa position, celle du Niger étant déjà connue avec l’option faite par Mohamed Bazoum de se rabattre sur la force Barkhane. C’est désormais chose faite !

 

En effet, à l’initiative du Président du Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, une délégation d’officiers burkinabè a séjourné à Bamako, le vendredi 22 avril dernier. Conduite par le Commandant des opérations du Théâtre national, le Lieutenant-colonel Yves-Didier BAMOUNI, la délégation était porteuse d’un message du Chef de l’Etat à son homologue et frère, le Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi GOÏTA.

Le Mali et le Burkina Faso, faut-il le rappeler, ont en partage plus de 1 200 km de frontière et sont engagés tous les deux dans la lutte contre des groupes armés terroristes.

Le renforcement de la coopération opérationnelle entre les deux pays a été au centre des échanges entre le Chef de l’État malien et la délégation burkinabè qui comptait dans ses rangs, le Lieutenant-colonel Daba NAON, Commandant la Brigade nationale de Sapeurs-Pompiers et le Chef d’escadron Serge Thierry KIENDRÉBÉOGO, Directeur de cabinet du Président du Faso.

Côté malien, le Président du Conseil National de la Transition (CNT), le Colonel Malick DIAW, le Ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Colonel Sadio CAMARA, le Directeur Général de l’Agence Nationale de la Sécurité de l’Etat, ainsi que le Directeur de cabinet du Président ont pris part à la rencontre.

L’objectif de la mission, a expliqué le Chef d’escadron KIENDREBÉOGO, était d’abord de rappeler au voisin et partenaire malien que «nous avons les mêmes problèmes de sécurité et le même ennemi», et qu’à ce titre, «nous devons donc rester solidaires pour relever les défis qui se posent à nos deux pays». Il s’est ensuite agi pour les autorités burkinabè de réaffirmer leur volonté de continuer la coopération militaire et sécuritaire avec le Mali et de la renforcer notamment par l’intensification des opérations sur le terrain.

L’ambition est d’anticiper les problèmes sécuritaires que pourrait engendrer un repli des groupes armés terroristes sur le territoire burkinabè, en raison de la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) dans la lutte contre le terrorisme, d’où l’intérêt de développer des synergies pour contrer ces forces du mal, estime la partie burkinabè.

Les émissaires du Président du Faso ont donc saisi l’occasion pour remercier le Président Assimi GOÏTA et le gouvernement malien pour leur appui aux opérations de sécurisation au Burkina Faso. Le Chef de l’État malien leur a prodigué des conseils pour une meilleure opérationnalisation de la lutte anti-terroriste.

Arrivés à Bamako vendredi, la délégation burkinabè a d’abord eu une séance de travail avec le Chef d’État-major Général des Armées maliennes, le Général de Division Oumar DIARRA, autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Mali-Burkina dans la lutte contre les groupes armés terroristes. À la Direction de la Sécurité Militaire, les échanges avec le Directeur, le Général de Brigade Moussa Toumani KONÉ, ont porté sur l’environnement sécuritaire dans la zone du Sahel et en particulier sur la frontière commune.

Et il y a de quoi, car malgré la montée en puissance des Forces Armées Maliennes (FAMa), qui causent d’énormes pertes aux ennemis de la paix qui sèment la terreur et le désordre, une véritable coopération militaire s’imposait entre le Mali et le Burkina Faso pour mener une lutte implacable contre ces bandits ayant fait assez de pertes en vies humaines et de dégâts matériels importants dans les deux pays. En effet, pour fuir les opérations d’envergures que mènent les FAMa, les terroristes sont plus au moins actifs dans la grande zone des Trois frontières, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

La lutte contre le terrorisme étant une lutte complexe et compliquée, il faut la conjugaison des efforts afin d’arriver à bout de ce phénomène. Si le Président du Niger, M. Mohamed Bazoum a clairement affiché sa position vis-à-vis des autorités en charge de la Transition dans notre pays, et surtout sa préférence pour la France dans la traque terroriste, il était plus que jamais important que le Burkina Faso ne reste pas en marge de ce combat contre les forces du mal qui font aussi tant de ravages dans ce pays frère.

En effet, il ressort des constats que dans leurs fuites, après avoir perpétré des attaques, les groupes terroristes arrivent à franchir facilement les frontières, les soldats loyalistes, quant à eux, étant tenus au respect du principe de la non-violation du territoire d’autrui, à moins que les poursuivants des malfaiteurs soient détenteurs de droit de poursuite. Au regard de cette situation, la conjonction de efforts s’imposait, compte tenu de l’étendue de la zone, à savoir une superficie de 370.000 Km2, où les groupes terroristes font des mouvements de trafic d’armes, de drogue, d’êtres humains et autres marchandises prohibées.

C’aurait été prétentieux, face à cette réalité du terrain, qu’un pays sahélien prétende parvenir à lui seul à pacifier un tel espace qui est incontestablement devenu le sanctuaire des groupes terroristes dont les principaux sont le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS) avec leurs ramifications respectives.

La lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne, en général, et particulièrement dans la zone des Trois frontières doit donc être basée sur une stratégie militaire qui appelle à une collaboration étroite entre les différentes forces loyalistes déployées dans la zone en question. La preuve, le GSIM a pour sanctuaire le Liptako-Gourma qui est la zone frontalière Mali-Burkina Faso.

Pour gagner la lutte contre le terrorisme dans le Sahel central, il était important que le Mali et le Burkina Faso conjuguent leurs efforts. Les forces de ces deux pays se devaient de renforcer le contrôle à leur frontière commune afin de restreindre considérablement la liberté de mouvement des groupes terroristes, en mettant surtout l’accent sur des patrouilles communes. La position des militaires au pouvoir au Burkina était fortement attendue, puisque déterminante dans la suite des assauts donnés aux terroristes par les Forces Armées Maliennes (FAMa).

Par B.T

Source : L’express de Bamako

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