Le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées, le Colonel Souleymane Dembélé a mis à profit la conférence qu’il a animée, le lundi 25 avril 2022, pour donner des éclaircissements sur les vidéos des drones français concernant le charnier de Gossi qui fait polémique depuis quelques jours.
C’est le 19 avril 2022 que l’emprise de Gossi a été rétrocédée aux Forces Armées Maliennes (FAMa).
Selon le Colonel Dembélé, l’état de putréfaction des corps découverts dans le charnier ne pourrait se faire au bout de 72 heures. Il a précisé que les populations de Gossi avaient déjà des soupçons sur l’existence de ce charnier bien avant le départ de la force Barkhane. «Barkhane qui a pu filmer à près de 6 000 mètres de hauteur les positions des FAMa n’a pu en neuf (09) ans repérer aucune colonne de terroristes s’attaquant aux camps des FAMa», a-t-il dit.
«Au moment où les vidéos de Barkhane passaient en boucle sur les réseaux sociaux, il se trouvait que les FAMa n’avaient pas découvert le charnier, mais les informations qui sont remontées par la population parlaient déjà de cette découverte. Il y avait une vidéo qui n’avait jamais été diffusée.
Le jeudi 21 avril très tôt le matin, des tirs d’obus se sont dirigés vers le camp. Il y a eu une patrouille de reconnaissance qui est allée voir ce qui se passait et de déterminer l’endroit d’où venait les tirs d’obus. C’est au cours de cette patrouille qu’un un autre obus a atteint un camion des FAMa qui a été endommagé. C’est la même patrouille au cours de sa mission de reconnaissance qui a, à cause de la forte présence d’une odeur de cadavres, découvert le charnier le jeudi 21 avril aux environs de 06 heures 30 minutes. Plus tard une vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux avec des images du charnier découvert», a-t-il ajouté.
Selon lui, 24 heures après la découverte du charnier, une mission des FAMa conduite par le Commandant du Secteur I, le Colonel Issa Bagayogo s’est rendue sur les lieux. Il a expliqué que l’armée française a accusé les mercenaires Russes. «Elle a transmis aux medias une vidéo prise avec un drone. Le charnier est situé à environ 3,5 kilomètres à l’ouest du camp», a-t-il dit.
En comparant les images diffusées par les médias français et enregistrées par l’armée française à celles prises par les FAMa sur le terrain, le Colonel Dembélé a précisé que ceux qui étaient présentés comme des individus de type caucasiens, n’étaient en réalité que des Forces Spéciales Maliennes.
Il pense que des images prises à près de 6.000 mètres ne sauraient données une grande clarté sur l’identité des individus qui étaient sur place. «Lorsque le charnier a été découvert, les FAMa ont fait ses images. Elles ont rendu compte aux autorités militaires et ont commencé un peu à ensevelir les corps. Les corps étaient sommairement enterrés.
Au mois d’avril, c’est la période des grands vents, si vous enterrez sommairement, le sable bouge. Sur les images des drones français, il est impossible de déterminer la race et surtout l’appartenance nationale des personnes. On ne sait pas à quel titre les drones français espionnent la base militaire de Gossi pendant pratiquement tous les jours», a ajouté le Colonel Dembélé.
Par Moussa DIARRA
Source : L’express de Bamako