Le niveau de pauvreté et l’insécurité alimentaire au Nigeria restent à des niveaux élevés deux ans après le lancement des réformes entreprises par le gouvernement du président Bola Ahmed Tinubu, souligne vendredi le Fonds monétaire international (FMI).
Le gouvernement a pris “des mesures importantes pour stabiliser l’économie et soutenir la croissance” mais les “résultats ne sont pas encore ressentis par tous les Nigérians, avec des niveaux élevés de pauvreté et d’insécurité alimentaire”, a estimé dans un communiqué Axel Schimmelpfennig, le responsable du FMI pour le Nigeria.
Ces commentaires interviennent à l’issue de deux semaines de discussions entre le FMI et des responsables et acteurs de la société civile au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique.
“Les perspectives sont frappées d’une incertitude significative”, a-t-il en outre noté, dans un contexte économique mondial difficile et avec des prix du pétrole en baisse qui ne devraient pas épargner le pays, premier producteur de brut du continent africain.
Les réformes du président nigérian ont néanmoins placé l’économie “dans une meilleure position pour faire face à l’environnement extérieur”, a dit M. Schimmelpfennig.
A son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président Tinubu a engagé des réformes structurelles – telles que la fin des subventions sur l’essence et la libéralisation de la monnaie nationale – afin d’attirer les investissements étrangers.
Mais les effets immédiats ont été une inflation au-dessus de 30% en 2024 et un effondrement du naira, plongeant le pays dans sa pire crise économique depuis trois décennies.
En octobre 2024, la Banque mondiale indiquait que plus de la moitié de la population vivait désormais sous le seuil de la pauvreté, soit 129 millions d’habitants.