Le 1er vice-président de la Confédération Générale des Transporteurs Terrestres et Fluviaux du Mali (C.G.T.T.F.M), Malick Boubou Diallo, a profité de l’ouverture des travaux de l’Assemblée générale de ladite confédération pour annoncer une grève des transporteurs prévue pour les 12, 13 et 14 de ce mois. Aussi, a-t-il appelé ses camarades à sortir de la passivité et réclamer leurs droits.
Dès à l’entame de ses propos, Djibril Tall, le maitre de cérémonie, non moins secrétaire général de la Confédération Générale des Transporteurs Terrestre et Fluviaux du Mali (C.G.T.T.F.M) a décrié les conditions de travail précaires des transporteurs du Mali. « C’est le transporteur qui nourrit tout le monde mais le transporteur n’est même pas nourrit ». Il affirme que trop, c’est trop et qu’ils n’en peuvent plus.
Quant au 2ème responsable de la confédération, il a évoqué les raisons de la tenue de cette assemblée générale extraordinaire. Sans mâcher ses mots, Malick Boubou Diallo fustige les difficultés auxquelles sont confrontés les transporteurs maliens. « Nous sommes tous interpellés. Il est temps de mettre fin à notre passivité », appelle-t-il ses camarades à réagir.
A entendre le 1er vice-président de la C.G.T.T.F.M, ce qui a beaucoup touché les transporteurs, c’est la lettre du ministre de la tutelle en date du 22 janvier.
S’agissant des difficultés des transporteurs, M. Diallo parle de la détérioration de la profession des transporteurs, conducteurs, et chauffeurs routiers et fluviaux ; l’abus de contrôles routiers et fluviaux entrainant des tracasseries et des débours financiers énormes ; l’inertie de l’administration malgré plusieurs correspondances envoyées aux autorités de tutelle et de multiples réunions et rencontres sans amélioration de la situation à tous les niveaux ; la mauvaise gouvernance du secteur des transports traduite par la non application des dispositions réglementaires, …
Les doléances des transporteurs en 7 points
Selon le 1er vice-président de la Confédération Générale des Transporteurs Terrestre et Fluviaux du Mali (C.G.T.T.F.M), c’est à cause de ces multiples difficultés qu’ils ont déposé un préavis de grève pour les 12, 13, et 14 février 2019. Les points de réclamations sont, à ses dires, au nombre de sept (7) qui sont, entre autres : l’arrêt systématique du contrôle routier intempestif à Bamako et l’application de l’arrêté interministériel n°02-0712/MICT/MPSC/ MEF/MEATEU/MATCL/SG déterminant les modalités pratiques de l’implantation et du fonctionnement des postes de contrôle, des carrefours de circulation et des carrefours de fluidité dans les périmètres urbains ; la mise en application effective de l’arrêté interministériel n°1529/MT-MSPC-MEF-MC-MAT du 29 mai 2017 fixant le nombre et le lieu de l’implantation des postes de contrôle sur l’ensemble du territoire de la République du Mali ; l’application des dispositions du règlement n°14, Directive n°08/2005/CM/UEMOA relative à la réduction des points de contrôles sur les axes routiers inter-états de l’UEMOA , et des textes nationaux subséquents relatifs à la fluidité du trafic, aux postes des contrôles routiers , aux modalités de contrôles et à la charge de l’essieu ; l’observation stricte par les autorités des rôles dévolus aux organisations patronales des transporteurs et aux établissements publics et professionnels dans les domaines de la gestion fret ; l’arrêt systématique des contrôles des pirogues et des perceptions de faux frais sur le tronçon fluvial Gao-Diré-Mopti et la sécurisation de la navigation fluviale sur cet itinéraire ; l’application stricte du barème de pénalités tel que définis par l’arrêté interministériel n°2797/MICT-MEF-MJ-MJPC-SG fixant les taux des amendes forfaitaires en matière de circulation routière et le décret n°06-415/P-RM du 27 septembre 2006 portant modification du décret n°99-6134/P-RM du 26 mai 1999 fixant les conditions de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique et de la mise en circulation ; et enfin la mise en place d’un cadre de concertation entre les organisations patronales (privés) et les organismes publics pour l’amélioration et l’évaluation des mesures convenues pour l’émergence du secteur des transporteurs au mieux de l’intérêt de l’économie malienne.
Si les transporteurs ne trouveront pas de consensus, il n’y aura ni routiers ni fluviaux au Mali pendant trois jours.
Boureima Guindo
Source: Le Pays