Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

TRANSPORT FERROVIVAIRE : Le train fantôme de Dembélé Madina Sissoko !

Le Dakar-Bamako depuis sa création en 1924, la ligne de chemin de fer  n’a jamais été modernisée. Devenu Transrail dans les années 2000, et la SOPAFER (Société de Patrimoine Ferroviaire du Mali), a été créée pour sauver les meubles de cette société.  La nouvelle société concessionnaire du chemin de fer, créée par le Mali traverse de nos jours une longue période de difficultés et d’incertitudes malgré les tentatives pour lui redonner un souffle.

C’est dire que de Dakar Bamako à SOPAFER beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Qu’est devenu concrètement l’outil de coopération commerciale entre le Mali et le Sénégal ? Après plusieurs années d’arrêt, le train a sifflé avant-hier mercredi matin à la gare de Bamako. Il doit faire le trajet Bamako-Kayes pour un voyage test, après les essais effectués entre Bamako et Néguéla, dans le cercle de Kati. Selon la ministre des transports, l’objectif de ce voyage est d’évaluer les travaux de réhabilitation effectués, avant la relance du trafic proprement dit.

 

Gare ferroviaire de Bamako avant-hier matin, il est 8h. Sur les rails une locomotive et une rame de plusieurs wagons sont positionnées. A l’intérieur des techniciens, mais aussi des responsables de la société du patrimoine ferroviaire. Le train doit quitter Bamako pour Kayes. Un voyage test, avant la relance de l’activité ferroviaire.

Ce moment a été longtemps attendu selon la ministre des transports et des infrastructures, Dembélé Madina Sissoko. « Nous sommes là ce matin à la gare ferroviaire de Bamako pour procéder au lancement de l’essai du trafic voyageur entre Bamako et Kayes. Depuis 2018, le chemin de fer du Mali est à l’arrêt », explique la ministre. Elle précise que, « ce sont les techniciens maliens qui ont eux-mêmes mis la main à la pâte sans aucune aide extérieure ».

Une « immense » joie pour les cheminots

Plusieurs travaux ont précédé ce redémarrage, selon la ministre des transports. Parmi ceux-ci : le renforcement de la voie ferroviaire, la rénovation de 19 gares, et la réhabilitation des ponts de Galouko, Mahina et Toukotoko. La ministre annonce aussi l’arrivée prochaine de 3 nouvelles locomotives. Grace à la perspicacité de Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures et sa forte délégation à Dakar, le Mali pourra enfin récupérer des pièces de rechange pour les locomotives maliennes (CC2205 et CC2207). Certaines pièces de rechange seront bientôt acheminées à Bamako. L’espoir est désormais permis Pour les riverains des rails, l’espoir est désormais permis de voir le train siffler à nouveau.

Le silence règne depuis plus des années maintenant dans la gare de Bamako. Sur les rails de la grande halle, où ont été accueillis les premiers wagons en provenance de Dakar en 1924, des locomotives hors d’âge sont à l’arrêt. Les cheminots, en grève depuis des années pour protester contre des arriérés de salaires, ont déserté les lieux.

L’ancienne voie coloniale, qui relie le port maritime de Dakar, au Sénégal, au port fluvial de Koulikoro, au Mali, attend toujours sa réhabilitation, promise lors de la privatisation du chemin de fer en 2003.

Douze années durant, Transrail, à qui a été confiée l’infrastructure, a vu défiler les actionnaires majoritaires : le franco-canadien Canac-Getma, puis l’américain Savage, suivi du groupe Advens d’Abbas Jaber, figure du patronat local.

Pour le Mali, le redémarrage du rail est pourtant crucial. Le potentiel commercial du corridor Dakar-Bamako dépasse 4 millions de tonnes de marchandises par an. Le rail est un outil d’intégration essentiel, surtout pour un pays enclavé comme le Mali.

Chaque jour, 300 à 400 camions quittent le port de Dakar pour rallier l’Afrique de l’Ouest. Le rail décongestionnerait la route, qui convoie 80 % des échanges extérieurs du Mali. Aucun mode de transport ne peut suffire à répondre à tous les besoins. « Il faut parfois vingt-deux jours pour aller de Dakar à Bamako, du fait de l’état des routes et de l’attente aux postes-frontières. Le corridor est saturé et la route se dégrade.

Pour relancer le trafic ferroviaire, une séance de travail s’est déroulée dans une ambiance cordiale, entre le Ministre Dembélé Madina Sissoko et son homologue du Sénégal, Monsieur Mansour Faye en 2021I. Ils ont effectué une visite d’inspection des pièces de rechange à Diamniadio et à Thiès. Ils ont pu voir de visu ces matériels essentiels à la reprise du trafic ferroviaire entre Bamako et Kayes.

Dans la même veine, la ministre des Transports et des Infrastructures a procédé, le mercredi 01 février 2023, à la réception symbolique des pièces de rechange destinées aux locomotives malienne (CC2205 et CC2207) en provenance de Dakar, au Sénégal.Les retombées des rails sont encore visibles plus d’un siècle après. Retenons d’abord les différentes villes commerciales crées au Mali comme Kita et bien d’autres sans oublier les ponts sur les cours d’eau.

Mais ce qui est plus frappant est l’impact du chemin de fer sur le développement des localités traversées et particulièrement celles qui étaient des gares de train. Car un train à l’arrêt dans une localité est comme un porte-bonheur. Les premiers heureux sont bien évidemment les commerçants. Et puis, les localités qui abritent des gares se sont développées grâce au train.

Conscients de l’importance du chemin de fer dans son économie, le Mali décide de sauver les meubles.  Malgré les bonnes promesses du ministre des transports et le Premier ministre Choguel Maïga, les choses n’ont pas encore démarré. Mais des signes annonciateurs sont visibles. Ce sont la rénovation du chemin de fer entre Bamako et Kayes, la réception des pièces d’échanges et bien d’autres.

Transporteurs, conducteurs, cheminots attendent la concrétisation du projet qui à leurs yeux sera bénéfique d’abord à la route. Mais hélas, les promesses ont laissé la place à la désillusion au niveau des cheminots et des populations. Lors de son essai blanc, son entrée à la gare de Kayes plateau aux alentours de 3 heures du matin, la locomotive du train blanc a été accueillie avec enthousiasme. Cet essai a mobilisé vieux, jeunes et enfants, restés du début de la soirée du mercredi jusqu’aux premières heures du jeudi 14 juillet.

Accueillie en grande pompe par les populations, la délégation conduite par Ibrahim Maïga, directeur de la société du patrimoine ferroviaire qui a accompagné le train de Bamako jusqu’à Kayes, se dit confiant pour un nouveau départ de la régie du chemin de fer après des travaux complémentaires sur les machines, avant la reprise définitive.

Cependant, l’interrogation qui hante les esprits, est la pérennité du train voyageur après cet essai réussi.

En 2018, les autorités maliennes avaient annoncé la reprise du trafic ferroviaire en grande pompe, mais ces annonces sont restées sans effets, et beaucoup craignent de revivre le même scénario. Et comme le dit l’adage « Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ». Tirée de la fable Le Corbeau et le Renard, la citation est sûrement l’une des plus célèbres de La Fontaine. Les Maliens doivent encore miroiter et attendre longtemps pour voir la promesse de la ministre des transports se concrétiser. En attendant, nos routes doivent encore subi le diktat des camions remorques avec son coralliaire d’accident, car les routes sont en mauvais états. Le retour du train est plus que jamais indispensable.

Source: Le Point- Mali

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance